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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 10:41

Il existe un ministre du budget et un ministre des finances. L’intuition de tous est que l’un est chargé des grands équilibres des comptes de l’état : le déficit budgétaire, l’endettement de l’état, et que l’autre est chargée des grands équilibres financiers du pays : la balance des paiements, la balance commerciale, l’inflation. L’un a pour mission de contrôler les dépenses de l’état et d’en assurer le financement. L’autre de promouvoir la santé économique de tous les agents économiques.

D’un côté Baroin qui semble s’être attelé avec rapidité et efficacité à la mise en place d’un plan de rigueur mesuré. De l’autre Lagarde dont on se demande quelle est sa fonction ? Nous dit-elle quoi que ce soit sur l’influence qu’elle compte avoir sur les grands équilibres économiques de notre pays. Oui, dans le style contemplatif : la croissance est là, elle redémarre, la crise est derrière nous. On attend encore, et depuis sa prise de fonction ses projets d’action, de soutien, d’incitation sur ce qui devrait être son fond de commerce.

Prenons l’exemple de la balance commerciale. Balance qui dépend sommairement de deux variables, une capacité à réduire nos coûts de production à l’intérieur de nos frontières, une amélioration de notre compétitivité à face au dumping social et monétaire de quasiment tous les pays qui comptent économiquement au monde. Sur l’un et l’autre sujet le mutisme de notre ministre Lagarde est assourdissant. Ou elle n’a pas d’idées, ou elle n’a pas le droit d’en avoir. A-t-elle engagé des discussions avec les syndicats de salariés, avec les organisations patronales pour trouver des pistes de réduction des coûts ; sait-elle que réduire les coûts ne passent pas nécessairement par une pression sur les salaires, mais essentiellement par des levées de contraintes exagérées, désuètes  ou idéologiques.  Evidemment c’est compliqué, nécessite beaucoup de travail, risque de heurter bien des intérêts de groupes de pression hétéroclites. A-t-elle engagé des discussions avec nos partenaires européens pour s’atteler enfin à l’euro, sa valeur vis-à-vis des autres devises ? Sujet tabou, semble-t-il, il vaut mieux s’occuper de réformes annexes comme la gouvernance des banques et des marchés financiers que de mettre les pieds dans le plat de la dérive anti-industrielle sous-jacente à la surévaluation de notre monnaie.

Extraordinaire inexistence de cette ministre. Une ectoplasme dont on ne voit pas bien pourquoi il est nécessaire de lui laisser un maroquin.

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