Bernard Guetta se répand en louanges (mercredi déjà, puis il repasse le plat jeudi) sur Viviane Reding et ses attaques contre la politique française d’expulsions vers la Roumanie. Pourquoi les délires verbaux d’une fonctionnaire de la commission européenne suscitent-ils autant d’amabilité de sa part ? Pourquoi le dérapage verbal de cette dame a-t-il soulevé l’enthousiasme du chroniqueur ?
Bernard Guetta est l’archétype de ces journalistes de France-Inter qui se présentent comme des « belles âmes », pour mener un combat inlassable contre les nationalités. Qu’il veuille défendre ses opinions d’internationaliste, de libre-circulation de tous, partout, de métissage des cultures, pourquoi pas ? Ce qui est gênant est l’approche moralisatrice, le ton de maître sévère mais juste, utilisés pour stigmatiser les opinions qui ne sont pas les siennes. L’inadmissible est la déformation de la réalité pour mieux faire passer ses leçons d’humanisme : dans le cas « Viviane Reding », il va jusqu’à oublier les propos haineux de la virago (propos dont elle a du s’excuser après) qui ont provoqué les légitimes indignations du gouvernement français. L’insupportable est je jugement sectaire : il présente l’appui de Berlusconi à Nicolas Sarkozy est comme une honte supplémentaire, du fait uniquement qu’il est apporté par Berlusconi.
La haine vous emporte Bernard Guetta, et avec elle l’objectivité dont vous prétendez vous parer. Les bons sentiments ne peuvent excuser de telles dérives sur un média aussi écouté que France-Inter.