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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 10:07

Je viens de terminer ce livre qui laisse insatisfait.

Une analyse éclairante de la contraction de l’aire du sacré, que subit depuis Galilée et Descartes, l’église catholique : le progrès scientifique en proposant ses raisonnements sur la marche du monde, chasse Dieu de là où il était force d’explication ; Dieu s’en va de là où il n’avait rien à faire pour rester le seul maître des âmes et de l’amour.

Une analyse éclairante sur l’accélération inévitable de la déchristianisation : l’abandon de la religiosité  par tous ceux qui ne faisaient qu’en respecter les rites par influence, habitude, va s’accélérer par le seul jeu du recul de l’abandon de la tradition orale de la religion chrétienne au sein de la famille ; cette évolution est liée à la mondialisation qui bouleverse les repères, dilue les identités culturelles, abolit l’histoire au profit de la géographie.

L’église catholique se retrouve religion pionnière face à ce mouvement puissant qui atteindra un jour l’Islam et le bouddhisme. Longtemps religion du seul Occident, elle a subi et subit en avant-garde tous les bouleversements du progrès et de la mondialisation initiés par l’Europe et l’Amérique du Nord. Les mêmes effets toucheront les pays émergents au fur et à mesure du développement de l’acculturation : l’Amérique Latine (pour les chrétiens),  l’Afrique , l’Asie pour l’Islam, le bouddhisme.

Le diagnostic sur l’Eglise paraît plus sévère que mérité ; elle aurait  loupé au moins trois virages : l’abandon trop tardif de ses biens matériels, l’acceptation trop timide du progrès, le respect trop strict de la tradition. C’est une opinion. Le plus intéressant dans cette analyse est de penser qu’un regard d’historien, conscient de la longue durée est indispensable pour trouver des réponses à une brutale accélération d’une décomposition longtemps annoncée.

L’insatisfaction naît de l’absence de propositions constructives. La simple charité proposée comme témoignage de l’Evangile laisse sur sa faim. D’abord parce qu’elle existe déjà. Ensuite parce qu’elle ne prend pas en compte l’atout extraordinaire d’une église catholique qui se retrouve purifiée par les circonstances de tout ce qui la chargeait inutilement depuis des siècles. D’une église plus maigre, plus agile, il serait permis d’attendre autre chose qu’une résignation patiente dans l’attente de la grâce divine.

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