On en revient toujours au même point. Au lieu d’aider la Grèce en accompagnant son indispensable plan de rigueur (destiné à faire baisser des dépenses improductives , et faire diminuer la consommation intérieure de produits importés) par un plan européen de relance de l’économie (destiné à stimuler les investissements et la production de biens), l’Europe a préféré maintenir la Grèce dans la zone euro et donner l’espoir d’un remboursement intégral de la dette grecque. Il aurait mieux valu d’emblée négocier avec les créancier un rééchelonnement de cette dette et le remboursement à hauteur d’un montant raisonnable (70% du principal ?). Cette solution a été repoussée aux calendes (grecques ?), mais je la crois inéluctable dans un délai de quelques années. Une fois de plus, dans l’urgence ont été prises des solutions hâtives qui en résolvent pas le problème de fond qui est une relance vigoureuse de l’économie industrielle et agricole (de la Grèce, mais le problème est identique, même s’il est moins grave pour les autres pays européens) . Cette technique d’éternellement repousser la poussière sous le tapis est inefficace. Il est impératif d’attirer les investisseurs (du pays et aussi étranger) pour financer un redémarrage de l’économie : pour cela il faut proposer un programme cohérent qui restaure la confiance dans les capacités de développement de toutes les initiatives ; la cohérence implique la vérité ; personne ne fait confiance au mensonge. Là le mensonge est patent : la seule rigueur des finances publiques ne peut permettre d’honorer la dette. Comme dans tout programme économique, il faut jouer de tous les moyens à disposition : diminuer d’autorité le montant de la dette (banqueroute partielle), diminuer les dépenses de l’état (pour éliminer les dépenses improductives, par exemple le budget militaire grec), dévaluer (pour renchérir les produits importés et améliorer les possibilités d’exportation), et faciliter les investissements (par des aides européennes appropriées et une purge des législations et règlementations handicapantes). La Grèce était une opportunité idéale pour tester l’ensemble de ces solutions : tous les problèmes des autres pays européens sont là poussés à la caricature ; le poids économique de ce pays était acceptable pour lancer cet essai.
Il n’est pas trop tard pour le préparer et le mettre en place.