La démocratie contemporaine se doit de rassembler un maximum de suffrages afin d’être représentative. Il est irritant de constater que des politiques prétendent gouverner parce qu’ils disent représenter une majorité des français et se prétendent légitimes d’appliquer l’intégralité des propositions de leur programme. Ils ne représentent de fait qu’une minorité .
Prenons l’exemple du deuxième tour des dernières élections présidentielles :
Nombre de non-inscrits évalués par l’INSEE 4,9 millions 9.6 %
Abstentions 9.1 millions 17.8 %
Blancs ou nuls 2.1 millions 4.2 %
Hollande 18.0 millions 35.3 %
Sarkozy 16.9 millions 33.1 %
Total des français ayant le droit de vote 51.0 millions 100.0 %
Un peu plus d’un tiers a voté Hollande, un peu moins d’un tiers Sarkozy, un peu moins d’un tiers a ignoré l’un et l’autre. Et encore il s’agit d’une élection à forte participation ; aux élections législatives qui ont suivi les abstentions ont été de plus de 19 millions de personnes, et la majorité de gauche à l’Assemblée représente au mieux 25% des français disposant du droit de vote.
Il est complètement incompréhensible que l’inscription sur les listes électorales soit obligatoire de part la loi mais qu’aucune sanction ne soit attachée au défaut d’inscription. Cette aberration rend du coup complètement vaine le devoir d’électeur : il n’est pas sanctionné parce qu’il ne s’inscrit pas, et de plus, même inscrit, il n’est pas sanctionnable lorsqu’il ne vote pas.
Une deuxième aberration saute aux yeux : quid des 11.7 millions de jeunes de 0 à 18 ans de nationalité française. Ils ne sont pas comptés parce qu’ils ne peuvent encore exprimer une opinion censée ; ils sont assimilés aux criminels privés de droits civiques, et aux rares cas d’un majeur sous tutelle qu’un juge a privé du droit de vote; la plupart des fripons en prison, et des majeurs sous tutelle à l’hospice , eux, peuvent voter. S'ils sont intégrés dans les calculs, Hollande ne représenterait plus que 29% des français lors du deuxième tour de la dernière élecion présidentielle. Certes ils n'ont pas la capacité d'émettre un vote, pas plus qu'ils n'ont la capacité d'accomplir un certain d'actes juridiques; mais dans ce dernier cas il existe toujours la possibilité pour leur tuteur d'accomplir ces actes à leur place; mais pas de voter.
Pour rétablir un minimum de représentativité il serait nécessaire :
-
D’inscrire d’office tous les nationaux français,
-
De prévoir une amende pour ceux qui ne votent pas,
-
D’imaginer un système de procuration automatique pour toutes les personnes sous tutelle légale.
Qui pourrait se plaindre que le droit de vote soit accordé à l'intégralité des français ?
Qui pourrait se plaindre qu’il existe un devoir de vote ?