Les affaires municipales ne doivent pas être menées par des élus des seuls inscrits sur les listes électorales. C’est particulièrement flagrant dans au moins deux cas : les villes à forte immigration, et les cités touristiques avec de nombreux résidents secondaires. Chaque fois, une nombreuse population paie ses taxes, utilise des services, contribue à l’activité économique sans que ses souhaits soient examinés, sans que ses priorités soient pris en compte. Chaque fois ce sont des populations qui ont le droit de payer et l’obligation de se taire. Un déni de démocratie. La réponse facile est de dire que s’ils sont intéressés par la vie de leur commune, ils n’ont qu’à s’inscrire sur les listes électorales ad hoc ; argument de gens enracinés dans un seul endroit et qui oublie tous ceux qui témoignent d’un attachement plus diversifié ; argument qui ne prend pas en compte ceux qui ne sont pas de la communauté européenne.
Certains vont s’étrangler en signalant que des personnes pourraient plusieurs fois (une fois au domicile principal, d’autres fois aux domiciles secondaires) ; ne serait-ce pas le retour au vote censitaire ? Un privilège accordé aux plus riches qui ont plus de résidences ? Un avantage incongru à des étrangers hors de la Communauté européennes ? Peut-être, mais le vote dans les affaires municipales, n’entraine aucun choix de société ; c’est un vote de proximité. Et à ce vote doivent participer tous ceux qui contribuent. Je ne comprends même pas qu’il puisse y avoir d’autres principes qui s’y opposent. Les biais ont été trouvés pour remédier à cette anomalie ne sont pas adéquats : les associations créees pour représenter ceux qui ne sont pas inscrits sont, en général, non représentatives, sous la coupe de coteries, et donc au final inefficaces pour les plus nombreux.
Certains partis, certains hommes politiques, pronent la possibilité de droit de vote pour les étraners. Ce n'est qu'un aspect du problème. Il serait absurde d'imaginer qu'un étranger puisse voter dans son pays pour un scrutin national ou local et en France pour un scrutin municipal, alors qu'un français ne pourrait voter qu'en fonction d'un choix administratif de son lieu de résidence. La seule réforme admissible, démocratique, indispensable est le droit de vote aux non-résidents quelle que soit la nationalité.