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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 10:50

Que Didier Eribon et Elza Dorlin s’intérèssent, étudient, parlent, écrivent sur l’hermaphrodisme, dans l’histoire, dans la société actuelle, comme concept, comme objet d’étude scientifique, fait partie de la curiosité naturelle qu’entretiennent tous ceux qui veulent élargir le champ de nos connaissances. Le bât blesse lorsqu’à partir d’une anomalie ils entreprennent de dégager des lois qui concerneraient ceux qui ne sont pas porteurs de l’anomalie : là ils sortent du domaine de la logique pour s’engager dans celui de la supposition. Ils sont, pourquoi pas, libres de lancer des hypothèses, ils ne sont pas autorisés à déclamer qu’ils sont porteurs d’une vérité nouvelle du style de la proclamation de Didier Eribon : « On ne nait pas femme, on le devient » ou de celle d’Elza Dorlin : « L’identité sexuelle est sociale ».

Et pourtant c’est avec des mots tranchants qu’ils qualifient tous ceux qui refusent d’envisager leur hypothèse : traditionnels, oppresseurs ; leurs opposants sont des adversaires d’une démocratisation des esprits ; une contestation de leur théorie s’apparente à une injure.

Pour en arriver à une telle intolérance, ils usent de deux procédés classiques dans la manipulation : le premier est d’habiller leur thèse d’une aura de scientisme, le second est d’omettre les réalités qui gêneraient leur démonstration. Le scientisme, de leur part, consiste à étayer leur thèse sur la biologie de l’hermaphrodisme : de l’existence incontestable d’anomalies génétiques, ils glissent progressivement sur l’idée que ces anomalies sont largement répandues à partir d’études tellement parcellaires qu’elles n’ont aucun intérêt statistique, puis généralisent en contestant la dichotomie masculin/féminin au prétexte que ce serait une distinction inopérante  puisque l’on ne serait pas capable de certifier qu’un homme est véritablement un homme ou une femme réellement une femme. La technique de l’omission est patente : jamais ils ne parlent de la reproduction (ils ne la citent curieusement que pour faire allusion à la procréation médicalement assistée) qui est pourtant l’essence de la distinction des genres dans dans tout le règne animal et végétal.

L’inconfort que l’on ressent en les écoutant est que la logique qu’ils martyrisent n’est en fait qu’un outil de propagande au service de causes qui les concernent : les mouvements homosexuels (pour les hommes) et lesbiens (pour les femmes). Il est rigolo, en passant de constater l’identité sexuelle affichée de ces deux mouvances, malgré une association de circonstance pour tenter de porter sur la place publique leurs problèmes d’identité. L’inconfort devient une gêne profonde lorsqu’une radio de service public se prête au jeu de leur laisser la parole, sans qu’aucune contestation ne leur soit apportée : ce n’est plus une émission, c’est une tribune pour mouvement folklorique.

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