Des mauvais ont été virés : Estrosi, Devedjian, Amara, Yade, Kouchner. Ils n’ont peut-être été tels que du fait de l’incertitude de la mission qui leur était assignée : quel était le rôle de Kouchner par rapport à Levitte à l’Elysée, une doublure ? quel était l’importance de Yade dans un secteur qui de toute évidence ne l’intéressait pas, un poids plume ? quelle pouvait être l’action d’Amara dans un secrétariat d’état sans consistance face à Bercy, une manifestante devant des caméras ?que dire d’une relance limitée à recycler éternellement les mêmes grands travaux ? que connaissait à l’industrie le triste Estrosi sinon rien ?
Ils ont été mauvais, parce qu’ils ont accepté de remplir des missions qui n’en étaient pas, ou dont il n’avait les capacités, ou auxquelles les moyens nécessaires n’avait pas été donnés. Ils ont été mauvais par absence d’honnêteté intellectuelle, refusant d’admettre l’inadéquation de leur personne et de leur partition. Ils sont chassés parce qu’ils ne sont pas partis avant.
La seule question intéressante est de deviner pourquoi ces gens-là ont choisi de s’accrocher, de s’abreuver d’humiliations, de se complaire en écoutant les ricanements de leurs collègues ou des médias. Autant il est noble de s’accrocher pour accomplir une mission dont on estime qu’elle a des objectifs qui dépassent sa propre personne et qu’il est donc admissible d’accepter des bassesses pour faire triompher une action que l’on estime nécessaire ou fructueuse, autant il est méprisable de vouloir faire croire que l’on existe alors que ses initiatives sont inexistantes.
Les réponses sont diverses : Estrosi , devine-t-on, se place dans l’éternelle position du courtisan qui pense que son amitié pour le chef de l’état transcende toutes les flatteries et âneries ; Devedjian est le mercenaire usé qui a perdu ses illusions et s’abime dans son désespoir dans une garnison oubliée oublieux de l’indignité de sa situation ; Amara est l’innocente, balancée pour un coup de pub, sur une scène inconnue, et qui en fin de scénario s’aperçoit à peine qu’il n’était pas écrit pour elle ; Yade est la roublarde, manipulatrice de tous les médias (qui savent qu’ils sont manipulés) sous prétexte de fraicheur et de beauté ; Kouchner fait partie des arrogants qui vous resservent sans fin leur éternelle recette qui fit florès un temps jadis, et ne comprennent pas que cette cuisine hors d’âge était surfaite et refusent de l’admettre.