Comme beaucoup d' intervenants sur ce net, je considère que le problème de la balance commerciale française devrait être une priorité alors qu’elle n’est jamais abordée par l’ensemble de la classe politique (une allusion,quand même par Sarkozy hier, c’est nouveau, sur la nécessité de la réciprocité des avantages consentis entre pays) . Le solde négatif de cette balance qui s’est dangereusement aggravé est le signal d’alarme de notre désindustrialisation sur le long-terme. Et c’est bien ce déséquilibre qui est à l’origine de l’explosion de l’assistanat, donc des dépenses publiques, donc des déficits publics (de plus financé absurdement par des emprunts sur les marché internationaux).
Réindustrialiser (donc créer des emplois, donc entrer dans un cercle vertueux) ne se fait pas uniquement à coup d’anathèmes contre « la main invisible du marché » (je ne sais si elle invisible, mais elle existe), les «fonds spéculatifs » (le sujet n’est pas l’existence d’épargne et de structures qui les gèrent, mais de la nocivité des produits dérivés), « les ogres du CAC40 » (on devrait être fier de leur existence), mais d’abord de trouver pragmatiquement les moyens de relancer l’initiative privée. Les trois que je sens possibles sont l’amélioration de la compétitivité, la libération des contraintes administratives, l’appui de l’état à des secteurs stratégiques.
1° L’amélioration de la compétitivité passe en vrac par une restauration des termes de l’échange entre la France et les pays émergents (TVA sociale ? Contingentements aux frontières de l’Europe ? Dévaluation de l’Euro), par la restauration des termes de l’échange avec l’Allemagne (Sortie de l’Euro ? Création d’une zone Mark et d’une zone Euro des pays du Sud), par un allègement des charges des entreprises (Encore TVA sociale ? Abolition des 35 heures ? )
2° La libération des contraintes administratives passe, tout aussi en vrac, par la réforme du contrat de travail (suppression des conditions de licenciement contre une augmentation substantielle des indemnités de licenciement ?), la facilitation de la mobilité (abolition des taxes sur les ventes immobilières ?), la réforme profonde de toutes les procédures d’autorisation de création d’établissements nouveaux, de leur construction, de leur exploitation (trop complexes, trop propices à des recours abusifs ou au moins dilatoires ? trop tatillonnes et favorisant l’action de petits chefs et d’associations de protection d’intérêts locaux ?)
3° L’appui de l’état à des secteurs stratégiques est surement indispensable, pour favoriser la recherche (avec des systèmes d’élargissement du crédit impôt recherche ? avec l’élargissement de l’autonomie des universités pour lancer des programmes ?), pour aider les entreprises sur des secteurs pointus ou qui ne sont pas encore arrivés à maturité (ce qui implique, souvent, de faire abstraction de règles bruxelloises ?), pour abandonner les aides d’aubaine (style ADEME ou autres organismes du même acabit) et concentrer l’effort de l’état sur des sujets qui ne sont pas nécessairement à la mode mais créateurs d’emplois, pour relancer les programmes énergétiques (sans tabous sur le nucléaire, les énergies fossiles comme le gaz de schiste ?).
L’économie, en bref, ce n’est pas que de la monnaie, des banques, et de la fiscalité mais bien d’autres éléments qui concourent aussi (essentiellement ?) à pourchasser les attitudes, les situations de rentier, de bénéficiaires d’avantages acquis au profit du mouvement, de la vie, de l’audace.