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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 14:54

Le financement de la vie politique (partis, élections)est interdit aux personnes morales.  Le financement de la vie politique est limité pour les personnes physiques à 4600€.  Le financement de la vie politique, hormis les adhérents à des partis politiques, est donc assuré par l'état. C'est certainement la loi, mais c'est absurde et amoral.

Amoral car le citoyen lambda est appelé à financer de partis qu'il exècre, ou de candidats qu'il abomine.  Son souhait est de promouvoir ses idées, et il est obligé par une loi inique à aider ceux dont il désapprouve les principes, les intentions.

Absurde puisque les ressources nécessaires à l'expression de la vie politique sont disponibles soit auprès de particuliers aisés, soit auprès de personnes morales qui voudraient favoriser certaines candidatures : syndicats, associations, entreprises. Les précautions nécessaires pour qu'on ne sombre pas dans la désignation de candidats inféodés à un seul lobby sont parfaitement possibles : limites de montant unitaire, pluralité des donateurs.

Pourquoi est-on arrivé à un système aussi abracadabrantesque. En bafouant  l'article 4 de la constitution. Il stipule dans son écriture initiale (avant d'être travesti, sans recours au suffrage universel) :  "les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie."

Pour les lecteurs lambada de la constitution, c'est très clair : les partis ne sont pas un rouage de l'état, ils peuvent exister ou non; ils ne doivent aucun respect particulier à l'état,  ses représentants, au régime, sous réserve qu'ils ne préconisent pas une amputation de la Nation (territoriale ou autre), ou un mode de gouvernement non démocratique. La lecture de l'article implique donc que le financement de la vie politique ne peut être soumis à des lois (des assemblées) ou des règlements (du pouvoir exécutif); ils doivent être parfaitement indépendants des pouvoirs exécutifs et législatifs, sous réserve uniquement des contrôles nécessaires pour qu'ils ne portent pas atteinte à la nation, et ne préconisent pas ou ne portent pas à des comportement anti-démocratiques.

Cette dérive est  l'enfant de la connivence entre la mafia des politiques et la fonction publique. Les uns veulent faire vivre leur parti et financer leurs élections dans l'opulence. Les autres contrôlent les cordons de la bourse. Comme les uns et les autres sont souvent les mêmes (du fait de la mainmise  des fonctionnaires et assimilés sur les partis, les assemblée, l'exécutif) la tentation a été trop forte et ils ont interdit le financement de la vie politique à des entités incontrôlables.

Le financement de la vie politique par l'état est une forfaiture et l'aveu du cynisme de ceux qui nous gouvernent.

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