On ne finance la solidarité que par l'emploi. C'est une approche extraordinairement malthusienne qui consiste à diminuer les prestations (encore qu'il faille certainement réformer pour rétablir l'équilibre entre retraités du privé et retraité du public) ou augmenter impôts, taxes ou prélèvements sur ceux qui cotisent déjà. Il faut à tout prix augmenter le nombre des cotisants.
Mais c'est là que la bât blesse : car augmenter les cotisants, permettre la création d'emplois, inciter à la création de nouvelles entreprises, ou inciter à investir les entreprises existantes demande une révolution culturelle :
- certainement l'instauration d'une protection de nos productions nationales contre le dumping monétaire et social des pays émergents, grâce par exemple à la TVA sociale,
- la réforme complète du droit du travail, afin de passer d'une philosophie axée uniquement sur la protection de l'emploi, à celle où l'on protège les intérêts financiers des salariés (salaires, augmentation substantielle des indeminités de rupture ou de licenciement)
- l'abandon de tous les droits de cession immobilière afin de faciliter la mobilité géographique,
- la réforme de toutes ces autorisations demandées à l'état (permis d'exploiter, permis de construire, etc...) afin de les rendre plus simples, plus rapides, moins susceptibles de recours de toutes sortes de mauvais coucheurs devant les tribunaux,
- la déductibilité des dividendes de l'assiette de l'impôts sur les sociétés afin d'inciter les investisseurs privés à apporter leurs fonds en capital et alléger la tutelle des entreprises par les banques,
- bien entendu, dès que celà sera possible (une fois l'état et les collectivités territoriales dégraissées), l'allègement des ponctions fiscales; et , au moins, à titre provisoire, des engagements forts pour ne pas aggraver la fiscalité des entreprises et des salariés à tout bout de champ.
Rien n'empêche la création d'un nouvel eldorado économique en France. Les atouts géographiques sont immenses. La population est éduquée et nombreuse. L'épargne privée est prête à s'investir. Encore faut-il, et c'est beaucoup, du sens économique chez les politiques (qui en sont largement dépourvus, étant donné leur recrutement), la dissolution d'une caste technocratique (à Bruxelles, à Paris, en Région) qui étouffe l'initiative à force d'ouverture de parapluies, l'abandon provisoire de programmes fumeux comme le Grenelle de l'Environnement, la directive Reach, la foultitude de règlements communautaires qui pourissent la vie quotidienne. Le progrès passe par l'expansion économique et non par l'inflation règlementaire.