L’Algérie, un pays récent. Conglomérat de tribus pour partie vassales de royaumes marocains et pour partie de royaumes tunisiens. Colonie turque puis française. Une nation qui a commencé à se forger contre un colonisateur obtus. Depuis figée dans une incompréhensible sujétion à une caste militaire corrompue, inefficace ; depuis en proie à deux sanglantes guerres civiles : la première contre les amis du colonisateur, la seconde contre les islamistes.
Existe-t-il une nation algérienne ? Peut-être chez des émigrés de ce pays invivable qui se rattachent à un arabisme difficile à accepter pour les tribus berbères, à un islamisme rejeté par ceux qui ne comprennent pas cette inféodation à un obscurantisme proche-oriental, qui cultivent la haine de leur pays d’accueil faute d’admiration pour les réussites de leur pays d’origine. Peut-être chez des émigrés de seconde génération qui n’arrivent toujours pas à comprendre que la seule nation algérienne est dans une diaspora sans attaches.
Leur soutien, en France, d’une équipe de footeux algériens, est la traduction d’un manque d’assimilation à leur pays d’accueil, et d’une nostalgie d’un pays qui ne fait pas rêver.