La demande du préfet Fraigneau à être relevé de ses fonctions est symbolique de deux travers :
La compassion qu’ une association a réussi à faire monter en épingle autour de cette jeune lycéenne sans papiers est irrationnelle : la jeune fille était en rupture de ban vis-à-vis de sa famille, vis-à-vis de son pays ; elle n’était pas une réfugiée politique, elle n’était pas une réfugiée économique, elle n’avait aucun titre pour demander un asile. Le préfet, en toute logique l’a expulsée vers son pays.
Le président a usé de son pouvoir pour annuler la décision du préfet et favoriser le retour vers la France de cette jeune fille. Il a préféré désavouer son représentant pour se soumettre aux diktats d’une presse en pleurs. Il a (une fois de plus, souvenez-vous du préfet démis pour cause de manifestations anti-Sarkozy) humilié la haute fonction publique, renforcé la tendance naturelle de la préfectorale de n’être qu’un instrument au service aveugle des désidératas du ministre de l’Intérieur et de son patron.
On ne gouverne pas avec des exécutants aveugles et en se soumettant aux mouvements de foule. On hésite pour ce mode gouvernance entre le bateau ivre ou le chien crevé au fils de l’eau.