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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 11:17

Le duel Guaino-Duhamel ce matin sur RTL est éclairant. Duhamel est dans la posture : il pense que les mots proférés ont une importance essentielle, il ne sent pas qu’au milieu du tumulte les mots ne comptent pas, il ne comprend pas que le temps du verbe précède l’action, et que les injonctions au milieu des combats ou des révolutions ne sont que des cris sans autre importance que la motivation locale ; il passe rapidement sur la seule action du gouvernement français d’avoir refusé l’asile politique au dirigeant en fuite ; cette action-là pose problème, non seulement elle est honteuse par rapport aux relations amicales entretenues jusqu’à quelques jours auparavant, mais elle laisse bien entendu perplexe tous les autres gouvernants des pays que l’on inonde de nos protestations d’amitié ; une action du déshonneur et d’inefficacité. 

Guaino a fort justement rappelé :

-          un principe la France reconnaît les états, non les gouvernements

-          une évidence, quelle action pouvait entreprendre la France lorsque les émeutes s’amplifiaient sans être immédiatement et à juste titre être taxée d’ingérence

-          un rappel sur le mauvais accueil fait par beaucoup de commentateurs au projet d’Union pour la Méditerranée qui proposait quand même, avec tous ses défauts, une politique de développement concerté.

Ces deux voix mettent en valeur deux positions fondamentales : l’une qui verse dans le sentiment, avec la croyance que l’expression du remords a valeur de rachat de fautes ou de compromissions passées, avec la conviction que le bien (incarné par nos valeurs occidentales) a vocation a être répandu chez les autres peuples et que leur révolte traduit cette dévotion à nos grands principes, avec la certitude que l’insurrection ne peut exprimer que l’appétence pour la démocratie et la liberté. L’autre qui sanctifie l’indépendance des peuples, leur laisse le soin de gérer leurs états d’âme, leurs choix de régime, de religion, et pense que l’ambition de nos gouvernants doit s’abstenir de vouloir interférer avec les problèmes intérieurs des autres pays et doit se limiter à des actions multilatérales qui tentent d’apporter la paix et la prospérité au travers de coopérations mutuellement recherchées.

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