Deux zozos, une meilleure dans sa connaissance des dossiers et sa pugnacité, mais lamentable quand même au total. Comment passer deux heures sans parler de la création d’emplois, sans parler de la compétitivité de nos entreprises, sans parler du déficit abyssal de notre balance commerciale. Ces deux fonctionnaires ne connaissent rien d’autre que procurer plus de recettes à l’état (avec le slogan facile et faux, il faut faire payer les riches), sans comprendre une seconde que l’alourdissement des prélèvements qu’ils votent avec entrain résoudra peut-être provisoirement le déficit abyssal d’un état mal géré mais n’est qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Ces forcenés du lobby du service public ne proposent que de rassurer sur leur sort les inamovibles qui bénéficient du statut de la fonction publique, mais ne proposent jamais une réforme qui pourrait inciter les entreprises à recruter. Comment peuvent-ils oser proposer comme seule mesure d’aide aux entreprises la hausse du taux de l’impôt sur les sociétés pour la partie des bénéfices qui seraient distribués. Comment peuvent-ils soutenir (avec timidité d’ailleurs) la proposition floue de l’échange équitable : ils vont négocier en bilatéral, au sein de l’OMC, au sein de la zone euro, nul ne le sait ; ils vont négocier quoi, des mesures de rétorsion, des contingentements, des droits aux frontières, à quelles frontières celles du pays, celles de l’Europe ? Ils nous ont laissé dans l’ignorance parce qu’ils n’en savent rien probablement.
Double monologue scandaleux de deux personnes qui prétendent vouloir diriger notre pays mais oublient les sans-emplois, les employés précaires, les aspirants à l’emploi. Comment oser prétendre diriger la France sans proposer une solution, une piste, non pas pour arrêter la désindustrialisation, mais pour relancer l’industrie. Qui peut se laisser abuser sur les vagues hypothèses d’un développement des nanotechnologies et des énergies alternatives : pourquoi pas pour après-demain, mais pour aujourd’hui, que nous disent-ils de la préservation d’une industrie automobile, d’une industrie chimique, d’une industrie nucléaire : rien.
Silence consternant, brisé un peu par Arnaud Montebourg, immédiatement remisé dans son placard. Comment soutenir qu’ils nous proposent des idées innovantes à coup d’emplois jeunes, de calcul obscur sur l’âge de départ à la retraite, de tutorat, toutes propositions honorables mais dignes seulement d’un programme ministériel.
Sidérant que la primaire organisée par le parti socialiste n’ait réussi qu’à faire émerger ces deux apparatchiks, vieillis. Faut-il constater la puissance des appareils du parti, ou soupçonner le caractère moutonnier des médias qui refuse d’intégrer dans ses distributions d’autres étoiles que celles connues du public ?