Le mal qui asphyxie l’Europe est maintenant clair, et évoqué par tous les commentateurs : c’est une désindustrialisation rapide et qui s’est accélérée avec la crise économique. Le constat est incontournable : moins d’industrie, moins de services à l’industrie, moins d’emplois, plus d’importations. Le résultat est plus moins dramatique suivant les pays, l’Allemagne semblant s’en tirer mieux, la France, l’Italie, l’Espagne s’en sortant très mal. La crise économique n’a fait que mettre en lumière un processus engagé depuis longtemps.
Les causes du mal sont multiples :
- Surévaluation de la monnaie,
- Absence de préférence communautaire,
- Poids des structures administratives,
- Fiscalité et charges sociales trop lourdes par rapport au résultat des actions de l’état et des organismes sociaux.
Je ne crois pas qu’il y ait d’actions qui ne touchent pas à tous les curseurs :
- Une dévaluation de l’euro ou de la monnaie nationale qui le remplacerait,
- L’instauration d’une préférence communautaire ; car s’il faut détruire la zone euro, la pérennisation d’un marché européen paraît indispensable pour que nos entreprises ne se réduisent pas comme peau de chagrin,
- L’allègement des structures administratives, aux trois niveaux de la Communauté européenne, de l’Etat français, des collectivités territoriales ; il est nécessaire et sain de passer au crible toutes les actions (et inactions) de ces différentes formes de pouvoir ;
- La simplification et l’allègement du poids des prélèvements obligatoires.
Ce qui est pathétique est que si les gouvernements ne s’emparent pas de tous ces sujets et tentent de les traiter, les évènements se chargeront de leur dicter les solutions. Malheureusement les prises de conscience tardent à se manifester dans les cercles du pouvoir : il existe toujours quelqu’un pour vous parler de la relance par la demande, solution de replâtrage court-terme, alors qu’il s’agit maintenant d’investir sur le long-terme ; il existe toujours quelqu’un pour vous vanter les bienfaits des nationalisations, qui va encore accroitre le poids d’un état trop difficile à gérer, alors qu’il s’agit maintenant de libérer les entreprises du carcan ; il existe toujours quelqu’un pour proposer de nouvelles couvertures sociales, alors que le sujet est de sauver celles qui existent au prix de quelques sacrifices.
Ce qui est pathétique est de ne pas marteler que les démunis, les laissés pour compte, les blessés de la vie, les travailleurs précaires ne trouveront leur compte que dans la création d’emplois, d’emplois véritables qui produisent des richesses vendables en France, en Europe dans le Monde ; des richesses qui viennent d’abord des mondes industriels, agricole, et ensuite seulement des services qui les entourent. Il est hypocrite de laisser croire que la domestication (les emplois à la personne) est une solution durable.
Ce qui est pathétique est de faire croire que le « développement durable » est capable à lui seul de relancer toute la machine industrielle. Il ne peut compter qu’à titre de roue secours ; et sa montée en puissance devra s’étaler sur une longue période, si l’on ne veut pas jeter l’argent par les fenêtres. Il faut déjà sauver ce qui peut encore l’être dans l’agriculture productiviste, la chimie, la métallurgie, l’industrie informatique, le médicament. Il faut oser défendre ce qui est soit disant indéfendable. Et pour cela il faudrait passer sur le corps des groupes de pression de Bruxelles, des Ecologistes, des Administrations.