Quelle curieuse expression que « l’identité nationale », ! Pourquoi ne pas avoir choisi le titre du dernier livre inachevé de Braudel : « l’identité de la France ». Que l’on dise de quoi l’on parle au lieu de se cacher derrière une généralité. Mais de toute évidence, il s’agit de manœuvres électorales et non pas d’une recherche difficile. Deux propositions d’approche de Braudel méritent d’être citées :
- L’identité de la France … c’est un résidu, un amalgame, des additions, des mélanges.
- L’identité de la France … ce n’est pas un discours, une équation, une formule, une image, un mythe.
Comme on est loin de cette prudence méthodologique. Déjà Mr Besson nous serine, dans l’émission « Mots Croisés » que la France c’est la laïcité, la République, Renan … Un rêve de mépris de l’histoire longue au profit de l’immédiat , un rêve de mots à la mode, un rêve de conformisme. A ce titre, une foule du passé est d’emblée exclue, avec au hasard, Louis XIV, notre roi le plus célèbre, ou Chateaubriand, un de nos plus grands prosateurs. Mais aussi une foule contemporaine qui ne se sent pas particulièrement laïque, car elle croit le religieux a une place essentielle dans sa vie et donc fatalement avec des implications sociales. Mais aussi une foule qui ne porte pas particulièrement dans son cœur une République à la constitution faiblarde, aux mœurs peu nobles, à l’arrogance certaine.
Bien entendu pour définir l’identité nationale, qui de plus compétents que des préfets (qui n’en peuvent mais) entourés des forces vives ( ?) de la nation. La plaisanterie n’est plus racoleuse, elle est indécente, avec toute honte bue la révélation qu’il ne faut pas laisser du grain à moudre au Front National. Qu’en pensent les "forces mortes" de l’identité de la France ?