L’illustre Xavier Bertrand s’est complu, une nouvelle fois, dans des contorsions qu’il ne maîtrise pas : un jour il assène que les médecins devront mettre la main à la poche pour contribuer à la réparation des méfaits du mediator, quelques jours après il proclame que les médecins ne seront pas les payeurs. Autrement dit, un jour il analyse, un autre il court après des électeurs.
Comment oser exonérer les médecins de la double faute qu’ils ont commise :
- En prescrivant comme coupe-faim un médicament destiné officiellement aux diabétiques
- En faisant payer par la solidarité nationale des médicaments de confort (1 milliard d’euros par an, une bagatelle)
Comment oser limiter la faute au laboratoire Servier, en ignorant la complicité des organismes de tutelle, des cabinets ministériels, des ministres qui ont encouragé les médecins dans leurs pratiques répréhensibles non seulement en autorisant la mise sur le marché du médicament incriminé mais surtout en laissant se développer dans des proportions gigantesques une dérive de son utilisation.
Comment oser ne pas parler de la faute de soit disant malades qui assaillent leur médecin de demandes pour maigrir, qui les incitent à leur prescrire les médicaments qui leur feront retrouver la taille svelte dont les font rêver publicités et magazines. Faux malades qui croient normal de se faire subventionner par la charité publique ; il ne s’agit plus de solidarité mais d’abus de biens de la nation.
Mais, quand on est un ministre qui a œuvré pour faire mettre sur le marché ce poison, qui a fermé les yeux, ou au moins s’est montré incompétent en ne traquant pas une dépense non justifiée d’un milliard d’euro par an, qui préfère flatter ses électeurs en ne stigmatisant pas leurs amoralité, il est bien plus facile de ne convoquer au tribunal que le producteur des molécules nocives.
L’illustre Xavier Bertrand est habile, mais il vend trop de fadaises et le peuple finira bien un jour par le rejeter d’un monde politique où il n’aurait jamais du être autorisé d’entrer.