La rentrée des classes donne lieu, comme d’habitude à des remarques d’une indécence incroyable de la part des enseignants du primaire. Au hasard recueilli de la bouche d’une institutrice « je vais connaître une journée de malade », entendu dans une émission de radio « des jeunes enseignants vont être lâchés dans le grand bain sans formation pédagogique », proféré par une autre institutrice « ma rentrée n’est pas facilitée, je change de livre de maths ». Ils vivent décidément sur une autre planète où les notions d’intensité de l’effort, de relativisation des difficultés, d’utilité de s’adapter en permanence sont absentes. Je ne suis pas convaincu que 114 jours de cours dans l’année, avec pause déjeuner confortable, arrêt des cours vers 17 heures, représente une norme pour les autres travailleurs. Je ne crois pas qu’enseigner à des élèves du primaire soit particulièrement difficile, ni du fait du contenu, ni du fait de bambins qui ne sont pas encore adolescents. Je suis convaincu que les nouveaux diplômés (ou pas diplômés) qui ont un premier contrat de travail dans une entreprise ont à se former sur le tas, très vite, au secteur particulier où ils opèrent, aux méthodes spécifiques de la société qui les emploie, aux clients exigeants chez qui ou pour qui ils travaillent, faute de quoi ils prennent la porte.
Que les instituteurs sortent de leur bulle. Ce niveau d’enseignement est si facile qu’il est urgent de stigmatiser (horresco referens) leur comportement d’enfants gâtés ; ils ne sont pas très bien payés, certes, ils ne sont pas très considérés (quoique, leur image n’est pas si mauvaise), mais franchement ils ont choisi en toute connaissance de cause un métier peu exigeant : qu’ils arrêtent de faire semblant de ne pas le savoir.