Chantal Delsol stigmatisait dans le Figaro d'ajourd'hui "la mise en cause systématique, ironique et méprisante, de la volonté populaire". Elle pourra ajouter "la mise en cause haineuse".
Daniel Cohn-Bendit, après avoir fait allusion au nazisme,demande aux Suisses de revoter. Tant que le "peuple" n'aura pas compris il devra retourner aux urnes jusqu'à ce que la "bonne décision" soit votée. Les Irlandais, en ont fait l'expérience : vous n'aimez pas le Traité de Lisbonne ? Décision absurde, revotez sinon gare ... Les Français ont eu droit à une consultation et puis comme ils n'étaient pas d'accord, le jouet du vote démocratique leur a été retiré. Quant aux anglais et bien d'autres peuples européens ils n'ont pas eu à voter, c'est encore plus simple. Un traité qui engage l'avenir ne doit pas être laissé entre des mains inexpertes.
Daniel Cohn-Bendit, partisan de la démocratie directe rappelons-le, peaufine sa position : "la démocratie directe doit être encadrée par une constitution qui ne permette pas de voter sur n'importe quoi". Certains experts définiront ce qu'est le n'importe quoi (ce qui en principe est très large). Ils permettront d'encadrer les électeurs pour l'adoption uniquement de bonnes décisions. Il ne faut pas faire confiance au peuple.
Peut-être. Mais alors il ne faut pas être démocrate, Monsieur Cohn-Bendit.