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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 17:10

La France est malade de sa fonction publique. Elle constitue une caste qui la différencie du reste de la population française :

- la marque la plus discriminante est la garantie d'emploi dont elle bénéficie qui apparaît comme un incongruité à tous les salariés du privés, aux professions indépendantes (agriculteurs, professions libérales, commerçants, entrepreneurs); un diplôme, un concours réussi pendant sa jeunesse et hop, une garantie viagère. Les autres, eux sont soumis aux aléas de la concurrence, aux humeurs des clients, aux catastrophes variées qui peuvent altérer toutes les activités humaines (aléas climatiques, sociaux, etc...).  La garantie d'emploi est une insulte envers tous ceux dont la précarité du leur est plus ou moins forte. Elle fait penser à une sorte de privilège né d'un anoblissement sur concours ou sur faveur.

- La contrepartie de ce privilège est le dévouement des fonctionnaires, que l'on peut baptiser, sens de l'état, service public, dévouement aux autres. C'était l'idée initiale. Le problème, comme pour toute aristocratie, est qu'à force de durer, elle en oublie les devoirs contrepartie de ses droits : maintenant les salaires moyens des fonctionnaires sont analogues voire supérieurs au revenu moyen des français; les temps de travail ne sont pas supérieurs, voire scandaleusement moindres dans l'éducation nationale ou la fonction territoriale. Quant au service public il s'est abîmé dans l'exercice tatillon de prérogatives de contrôle, la multiplication des formulaires, procédures, normes, qui fait la joie des administrations depuis leur origine.

- Comme toute aristocratie, la fonction publique s'est arrogée un pouvoir politique qui lui permet d'interdire toute remise en cause de son statut, de fortifier ses positions, d'accroître les différences avec les non-fonctionnaires. Ce pouvoir s'est bâti sur des notions tout à fait étranges : la pire, donc la moins discutée est l'interdiction du recrutement des étrangers; une telle discrimination est totalement interdite dans tous les métiers, sauf pour eux; une telle discrimination est une injure aux grands principes de l'égalité, pas pour eux; une telle discrimination est dite d'extrême droite dans le monde réel, elle est un article de foi non discutable pour les fonctionnaires. La plus insidieuse est le cumul des emplois entre élus et fonctionnaires : il suffit de se mettre en disponibilité, et vous voilà faisant carrière de conseiller local, de député, de ministre; un petit accident électoral survient, vous retrouvez, un poste sans aucun problème; avec ce principe, il n'est pas étrange de voir peuplé notre parlement, notre gouvernement d'une proportion extravagante de fonctionnaires au détriment des salariés du privé et des professions indépendantes.

Certes, il y a trop de fonctionnaires, la messe est dite à ce sujet et la plupart des candidats ne remettent pas en cause l'idée que l'on pourrait ou offrir un service identique avec moins de personnel, ou offrir un service supérieur avec  un effectif stabilisé. Mais c'est trop court, messieurs les politiciens : il faudrait une nuit du 4 août pour abolir les privilèges de cette caste :

- l'ouvrir aux étrangers, ce qui ne pose par de problème de fond  puisque l'armée le fait depuis longtemps avec sa valeureuse légion étrangère, e l'hôpital en exploitant avec des contrats précaires, sous-payés, des médecins étrangers indispensables;

- abolir la garantie de l'emploi; garantie qui n'a d'ailleurs pas existé pour les concepteurs de ce statut, puisqu'il était, bien entendu envisagé de noter, de sanctionner, de radier; mais le laxisme a transformé la notation en un exercice théorique, les sanctions en quelques blâmes distribués avec parcimonie, et quant à la radiation elle s'est retrouvée réservée à des cas pathologiques.

- limiter drastiquement (au moins dans la durée), le cumul entre fonction d'élu et statut de fonctionnaire; le bon sens commande que l'on ne peut être juge (celui qui fait les lois, embauche),  et partie (celui qui applique les lois, et est embauché);

Il faut casser le statut de la fonction publique, tailler dans les effectifs avec vigueur, pour enfin donner au pays un espoir de sortir d'un confucianisme qui le sclérose.

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