Le problème de la réforme des banques ne relève pas de la morale, de l’indignation sur les comportements cupides. C’est la voie qu’ont choisie beaucoup d’hommes politiques, par facilité et démagogie, en stigmatisant le comportement des traders, l’extravagance des bonus ; ce sont peut-être des sujets de régulation, mais très accessoires. La seule préoccupation est de savoir comment les banques peuvent exercer le cœur de leur métier qui est d’accorder des crédits aux acteurs économiques ; et c’est bien ce qui est en cause aujourd’hui. Plus d’un an après le déclenchement de la crise financière on attend toujours le début du commencement d’une instruction sur le renforcement massif des fonds propres des établissements financiers, les premiers pas sur l’indispensable taxation de l’effet de levier dans toutes les entreprises (le rapport Lepetit sera peut-être ce premier pas), un balbutiement sur le mélange des genres entre crédit et investissement. La régulation devrait d’abord s’inquiéter des structures du financement de l’économie au lieu de se focaliser sur la gouvernance et les comportements.