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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 15:00

La dérive institutionnelle de l’Union s’incarne dans la résolution votée par le parlement européen le 9 septembre dernier.  Un parlement, quel qu’il soit,  est là pour voter des lois. Celui-là cède à la mode qui fait une obligation de faire des leçons de morale.

La résolution est édifiante, elle mérite d’être lue pour analyser l’ordre moral ambiant qui tend à se substituer à  la réflexion et à l’action.

Le premier alinéa indique que « l’Union est … fondée sur des valeurs et principes qui visent à y préserver et à y encourager l’existence d’une société ouverte et inclusive… ». Au nom de quoi cette assemblée belgo-luxembourgo-strasbourgeoise s’arroge-t-elle l’autorité de définir des règles quasi constitutionnelles ? A -t-elle un mandat des peuples ? Non, son mandat est limité à la coproduction législative sous l’égide du conseil des ministres.  Si elle entend se référer à des textes  de nature constitutionnelles (traités de Maastricht, Amsterdam, Lisbonne), ont-ils été votés, comme l’impose toute démocratie élémentaire, par les peuples ? Non. Déjà sur la forme, je ne vois pas au nom de quelle légitimité des principes non soumis à approbation par l’ensemble des populations européennes peuvent être pris en compte.

Venons en au fond : que signifie une société ouverte et inclusive. L’expression est tellement vague,  tellement fourre-tout, que la prendre comme principe fondateur est au mieux hasardeux. En analysant, quand bien même, le sens de ces adjectifs « ouvert » et « inclusive » j’y trouve surtout l’éternel discours sur la montée inéluctable de la mondialisation, de l’irréversibilité de la création d’un village mondial : il faut être ouvert à toutes les influences et les accepter ; la même logique qui prône le libre-échangisme économique s’étend au libre-échangisme culturel ; la même pente fatale qui nous fait oublier nos produits pour ceux fabriqués ailleurs, s’installe pour faire croire que les « marchandises culturelles » étrangères  sont à la fois séduisantes et incontournables.  Ce ne sont que des opinions. Contestables. Contestées. Je ne comprends pas que ces idées de quelques élus soient imposées comme principes. C’est une trahison de cette assemblée européenne de ses devoirs, de ses missions.

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