Parmi les sujets qu’elle a traités ce vendredi 15 octobre, notons :
Les erreurs, comme celle de dire que le gazole est importé en France par des oléoducs, alors qu’il l’est essentiellement et en grandes quantité par des navires et des barges dans les ports de Strasbourg, Dunkerque, Le Havre, Rouen, Brest, Lorient, Nantes, La Palice, Bordeaux, Port la Nouvelle, Sète, Marseille.
Les idioties comme celles de tenter de faire croire que la ruée sur les stations service va créer de la pénurie. Il peut y avoir des difficultés le temps que les consommateurs prévoient de faire le plein, mais comme les réservoirs ne sont pas extensibles …
La présentation de faits bruts sans mise en perspective, ce qui équivaut à un mensonge. Comme preuve du durcissement du conflit sont citées successivement comme rejoignant la grève : des instituteurs de Marseille, des éboueurs de Marseille, des étudiants de Tolbiac ; n’aurait-elle pas pu indiquer que les deux dernières catégories sont des professionnels de l’arrêt de travail et que leur mobilisation a autant de signification qu’un TOC (tic obsessionnel compusif).
L’absence d’objectivité : elle laisse s’exprimer des grévistes sur les insupportables atteintes au droit de grève, des lycéens sur leur légitimité à bloquer des établissements sans jamais mentionner la parfaite illégalité de ces mouvements ; il n’est pas permis d’empêcher l’accès à des lieux de travail, il n’est pas autorisé d’empêcher des étudiants d’étudier.
La complaisance est, elle, la ligne directrice de quasiment toutes ses présentations : et la pauvre Geoffrey qui a reçu un flash ball dans l’œil (sa mère interrogée fait au contraire dans le sobre), et le sort à venir des pauvres ouvriers chiliens (ils ont été sauvés, basta !), et le sort des ouvriers de Molex (leur mauvaise foi paraît aussi grande sinon largement supérieure à celle de la société qui les employait), et ces pauvres mangeurs de poisson empoisonnés par le PCB (le produit est interdit à la vente depuis 1987 et la plupart des transformateurs à pyralène sont éliminés, la date butoir étant le 31/12/2010), et le sort des enfants enrôlés dans des sectes (on ne comprend pas très bien, ou la justice peut être saisie, et elle fera son travail, ou elle ne peut pas être saisie et les croyances de leurs parents ne sont pas un sujet).
Tout ceci serait sans beaucoup d’importance, si, cerise sur le gâteau, les journalistes (dont ladite Laurence Ferrari, en particulier au grand journal de Canal plus) ne faisaient front pour s’indigner des critiques, pour s’autocongratuler sur leur professionnalisme, pour s’apitoyer sur leur mérite face à la difficulté de leur métier.