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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 10:28

Pourquoi voulez-vous devenir présidente de a République demandait Ali Badou à Ségolène Royal. Après quelques bredouillis de la candidate, elle déclama, enfin, triomphante : « Parce que j’ai un destin ».

Si elle était la seule paranoïaque de la bande, on pourrait pardonner à l’innocente, mais ils sont tous là à nous vendre cette même salade insipide de « l’homme providentiel », de la « rencontre d’un peuple et d’une personnalité », de «  leur envie viscérale de dédier leur vie à la France ». L’histoire est pourtant là pour nous ressasser que depuis Bonaparte, Clémenceau ou de Gaulle, beaucoup de médiocres ont usurpé leur statut héroïque : les deux derniers exemples étant Mitterand et Chirac, sanctifiés après des mandats d’une incroyable vacuité, au nom du papysme triomphant, de légendes qu’ils ont eux-mêmes tissées et e leur  canonisation par une bande d’affidés..

Cette tentation de sacraliser sa candidature devient particulièrement obscène, lorsque derrière le catalogue des cadeaux aux différentes catégories d’électeurs se devine l’âpre course aux places (je  suis candidat pour monnayer mon abandon dans la course au moment opportun), l’absence de morale la plus élémentaire (je pille la liste des électeurs pour organiser des primaires), l’arrogance des partis qui pensent avoir le monopole du pouvoir alors qu’ils ne sont que des rouages.

Non, chère Ségolène, et chers autres (car la critique ne se limite pas à elle), un destin ne se déclare pas, ne se décrète pas. Il n’est qu’une conséquence de circonstances qui désignent celui qui a seul les qualités nécessaires pour surmonter une crise exceptionnelle. Il n’est qu’une ardente obligation qui s’impose à celui qui s’est révolté contre les conformismes, les prêts à penser, les carcans des partis et des clans. Qui parmi nos candidats autoproclamés peut se targuer d’être de cette race. Aucun à ce jour.

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