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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 18:21

Un but de guerre ne peut être de "punir un régime". Ce non-sens diplomatique proféré par Hollande est répété avec vénération par Guetta et autres tenants d'un humanisme guerrier. La seule question est de savoir si l'on peut changer le régime de Damas par la force ou l'intimidation; les russes et les chinois pensent que non, les israéliens doutent. Les Occidentaux après avoir fait semblant de croire que des menaces suffiront, passent maintenant à une intimidation inefficace : qui peut croire que les alaouites, les chrétiens, les druses et autres chiites syriens vont laisser tomber le régime parce que des missiles seront tombés sur des cibles en plein désert (j'imagine mal que les armées américaines, anglaises ou françaises  tirent sur des objectifs au milieu de populations denses); qui peut croire que la livraison d'armes aux insurgés va les conduire à respecter les populations minoritaires, à ne pas s'en prendre à leur voisin israélien, et à imposer  une démocratie libérale à Damas ? La menace doit être crédible : elle ne l'est pas.

La guerre doit être totale ou ne pas être. Les Etats-Unis et leurs alliés n'en ont ni le désir, ni les moyens. Le peuple américain a soupé des échecs politiques en Irak et en Afghanistan. La France et la Grande Bretagne ne sont pas fières de leur échec politique en Lybie. L'Egypte a d'autres soucis. L'Arabie Saoudite peut vouloir faire un exemple en Syrie; avec un risque important, d'ailleurs,  si celà conduisait à des prises de conscience des deux millions de chiites habitant les provinces pétrolières bordant le golfe arabique. Reste la Turquie qui ne verrait pas d'inconvénient à élargir son influence sur toute la région d'Alep.

La guerre doit être menée contre un adversaire isolé. Mais la Chine, et la Russie mettront leur veto à toute décision belliciste du Conseil de sécurité. Et l'Iran pourra montrer tout son pouvoir de nuisance en se faisant le champion du chiisme pour tout le Proche-Orient. Aucune de ces trois puissances n'est un adversaire à mépriser avec des rodomontades. Pour l'Occident, il existe avec chacune d'entre elle des négociations à mener sur des sujets cruciaux pour sa sécurité et sa prospérité économique. Le prix de leur indifférence envers la Syrie n'a jamais été mis sur le tapis.

Une vision, s'il vous plait, Monsieur Hollande, serait la bienvenue ... arrêtez de vous saouler des éloges de journalistes qui vendent leurs images, leurs apitoiements ... prenez enfin conscience des réalités, des rapports de force ... ne jouez plus les matamores ... pensez enfin que nous sommes plus une puissance mondiale.

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