Je suis allé voir hier au cinéma, le cochon de Gaza, une jolie fable au scénario improbable, décrivant les relations entre un pêcheur gazaoui qui a récupéré un cochon naufragé et une immigrée israélienne qui fait de l'élevage de porcs hors-sol. Un conte drolatique qui ridiculise les comportements hystériques induits par un interdit alimentaire sorti du fond des âges. Mais au-delà de la satire, pointe la critique des fanatiques du Hamas qui manipulent les crédules ou les faibles pour les embrigader de gré, voire de force, dans des actions terroristes; éclate le haut le coeur devant les attitudes arrogantes, sures d'elles-même de soldats et colons israéliens. Et derrière les extrèmistes grouille tout un petit peuple de commerçants, de gamins, de pêcheurs arabes, d'appelés, d'agriculteurs, d'enfants israéliens qui vivent comme ils peuvent, haïssant l'autre plus par habitude et endoctrinement que par conviction.
Un éloge de la paix en filigrane qui fait contrepoint utile à la tribune récente du président du CRIF dans le Fiagro qui, lui, a malheureusement fait une critique implicite de possibles négociations. Au lieu de se pencher sur les peuples et leurs aspirations il pointe du doigt des assassins pour dénier aux autres palestiniens le droit à un état, Il oublie, au passage, les extrèmistes de son camp pour mieux stigmatiser ceux d'en face. Il se focalise sur le droit à Jérusalem d'Israël, omettant la légitimité des deux autres religions du Livre de revendiquer ce lieu pour leur culte. En quelque sorte il proclame d'avance l'inutilité des négociations entre parties raisonables puisqu'il ne peut y avoir d'entente entre les exaltés des deux parties.
Le cochon de Gaza exprime plus d'humanité et d'espoir.