Lannion, une de ces villes sinistrées que l’on rencontre au hasard d’un déplacement estival.
Ses parterres de fleurs symboles d’une absence de goût : mélange de couleurs qui offensent la vue, profusion de massifs distribués comme au hasard ; hideux.
Ses ronds-points, joyaux des édiles modernes, qui apparaissent pour n’importe quel croisement de route au détriment de tout bon sens ; le summum est atteint lorsque le centre du rond-point s’orne d’une « œuvre d’art » triste exemple le plus souvent d’un goût dépravé pour le n’importe quoi.
Ses placards publicitaires plantés drus le long de toutes les routes sur le pourtour de la ville : sollicitations incessantes pour le dépenser plus ; moche et abject.
Ses zones pavillonnaires qui s’étalent chaque année un peu plus : non-sens d’une ville qui refuse d’en être une, aberration d’une cité qui s’étale au détriment de la campagne sans fournir de moyens de transport et en dépensant un maximum pour leur fournir l’eau et l’électricité ; sinistre.
Ses innombrables grandes et moyennes surfaces, entourées de leurs immenses aires bétonnées pour parquer les voitures ; entrepôts, à peine habillés, offre commerciale stéréotypée, ambiance sans convivialité ; triste à pleurer.
Dites, Monsieur le maire, d’aujourd’hui et d’hier, qu’avez-vous fait de cette charmante ville ? La high tech en rade, la ville est sinistrée économiquement, le chômage y atteint des records dans le département. Tout va très bien, madame la marquise, il s’agit d’un tout petit rien.
Dites Messieurs les édiles, pourquoi avez-vous oublié les autres industries moins paillettes que les nouvelles technologies ? Pourquoi avez-vous oublié la vocation maritime de la ville, en laissant construire un port de plaisance là où il ne fallait pas, dans la commune d’à côté ? Pour quoi n’y a-t-il plus de pêcheurs, de conserveries, de transformation des matières premières agricoles ?
Lannion, est l’archétype de ces actifs centres économiques du passé qui se sont vautrés dans une monoculture industrielle, qui ont privilégié une expansion désordonnée et inesthétique. Résultat d’années de gestion communale sans imagination, sans compétence : l’histoire d’une faillite des élus locaux.