La décroissance des gaspillages est un impératif :
- face à des ressources finies, il est temps d’économiser le pétrole et autres matières premières ; donc en priorité économiser l’énergie ; et aussi recycler ce qui est récupérable ;
- face à des frénésies de consommation de produits fabriqués à bas prix dans des pays émergents, il est temps de restreindre ces importations ; donc arrêter d’exploiter la misère de pays sous-développés ;
- face à
Ces sujets sont prioritaires à deux titres : parce qu’aucune communauté ne peut rester homogène sur un principe d’abus immédiat ; parce que sa survie à long-terme peut en être affectée.
Le sommet de Copenhague traite ces sujets par un petit bout de la lorgnette : il s’est focalisé sur le problème discuté et discutable de la trace carbone laissée par l’humanité. Ce tropisme alimenté par des experts autoproclamés, aurait du être vigoureusement combattu par les politiques qui représentent l’ensemble des citoyens. Combattu parce que la vérité scientifique est toujours discutable, surtout dans des disciplines encore immatures : par exemple qui est encore adepte de Lamarck, fondateur de la biologie en tant que science, de sa théorie du transformisme et de son rejet de la chimie organique ? Combattu parce que les citoyens attendent de l’homme politique une hauteur de vue qui dépasse de loin des conclusions (même avérées) sur un seul secteur : par exemple ce qui est bien en théorie de vacciner toute une population pour prévenir une pandémie peut se révéler contreproductif lorsque cette campagne de santé publique se polarise sur une grippe pas plus mortelle que les autres, entraînant fausses angoisses des populations, désorganisation des hôpitaux au détriment de maladies plus inquiétantes.
Ce n’est pas un sommet du climat qu’il fallait organiser. Mais un sommet de la lutte contre le gaspillage qui aurait examiné les moyens rationnels de le limiter : quelles sources d’énergie faut-il privilégier (sans se focaliser sur celles dites propres, mais aussi en intégrant le futur de l’énergie nucléaire), comment traiter les déchets (sans se polariser sur les industries), comment juguler la course démentielle des pays sous-développés vers l’industrialisation et la création corrélative de prolétariats honteusement exploités (l’aide aux pays émergents est une obligation mais pas nécessairement pour les conduire à notre société de gaspillage), comment imaginer une redistribution des richesses au niveau mondial qui ne soit pas le développement des pays émergents au détriment des pays occidentaux (une sorte de caisse sociale de compensation mondiale alimentée par une taxe Tobin). Que de sujets qui tels qu’ils sont traités par les écologistes qui se sont emparés de ce forum mondial vont conduire à des tentations absurdes : abandon en Occident de l’industrie chimique, de l’industrie automobile, prolifération de sources d’énergie couteuses (dites douces pour camoufler leur intérêt local), projets de séquestration du CO2 dans des cavernes qui seront au mieux des gouffres budgétaires. Toutes tentations relèvent de l’hédonisme de quelques uns, alimentées par des supputations d’experts. Le devoir d’un homme politique est de ne pas se soumettre aux experts d’une discipline, mais de savoir mettre en musique ce que lui disent les voix diverses venant d’horizons très différents.