L'église catholique n'a pas indiqué vouloir être en harmonie avec les dérives des moeurs actuelles : l'IVG reste un crime, l'homosexualité un péché; la seule différence du pape François avec ses prédécesseurs est de mettre l'accent sur l'accueil par l'église de ceux qui ont pêché, d'être plus ouvert au pardon; ce qui ne signifie pas l'oubli des fautes, mais la seule constatation que tout le monde est plus ou moins pêcheur.
L'église catholique n'est pas un fonds de commerce qu'il faut faire prospérer en améliorant son image de marque : il n'y a aucun signe qu'elle accepte le dévergondage des élites boboïsantes avec leur religion du sexe, de la drogue, et de la vénération du corps; la voie que l'on croit voir indiquée par ce pape est de conquérir ou reconquérir des populations qui se sont éloignées de la religion, non pas en changeant de doctrine, mais en marquant son intérêt pour les déclassés et les ignorants.
L'église catholique est concernée par le progrès scientifique parce que c'est un hymne à la vérité; la teneur même de ces progrès lui est indifférente; les leçons de morale, de moeurs que certains voudraient en tirer est complètement son affaire. D'ailleurs quels principes évidents de vie quotidienne sont à tirer du hasard et de la nécessité qui gouvernent l'évolution, ou de l'accroissement de l'entropie qui régit le monde physique, ou de la tautologie fondement des mathématiques : la recherche du beau, du vrai, du bon sont plus larges.
L'église catholique est aussi une organisation humaine et comme toutes les organisations humaines, précaire. Comme n'importe quel chef d'un gouvernement, le pape François veut en améliorer le fonctionnement avec plus de conviction que ses deux prédécesseurs immédiats. Il n'est novateur que là où la tradition n'est que l'écume de l'histoire. Il n'est sinon que le gardien d'un dogme, hérité de la tradition; il est traditionaliste, en ce sens qu'il est chargé de porter à des fidèles ou incroyants, une croyance, une oeuvre de mémoire, un devoir de mémoire.