La seule rigueur qui compte est celle du raisonnement. Elle devrait être permanente. Il est abracadabrantesque que nos gouvernants (ou postulants) en refusent la notion. Nouveaux sophistes, ils privilégient le discours, ils craignent les mots qui tuent, et torturent la logique. En matière économique la rigueur se décline en une seule question : la pertinence des investissements. Ils sont de quantité de natures :
- humains (les recrutements)
- physiques (les machines)
- organisationnels (les circuits de commandements, les circuits de fabrication, les circuits de livraison)
- de recherche (recherche de marchés, de produits, de concepts, d’idées)
Un investissement, c’est comme du poker, on paie maintenant pour voir demain. Prospectif, donc lié au jugement humain sur la pertinence de tel ou tel investissement. Mais quand même n’importe qui comprend que les efforts d’aujourd’hui (nos dépenses) se valorisent sur un temps plus ou moins long : ils peuvent apporter une satisfaction immédiate ou à l’inverse n’être porteur de fruits qu’après notre mort, avec toutes les gradations possibles.
Lorsqu’en temps de crise l’effort doit être augmenté, une double évidence s’impose, la satisfaction éphémère et le projet à trop long-terme n’ont plus la priorité. La rigueur du raisonnement impose une austérité dans la consommation, une prudence dans le choix des « grands projets », des initiatives dans tous les projets qui promettent un retour rapide, ou au moins perceptible à moyen-terme. Mais les hommes politiques (qui ne sont pas d’état) sont tenaillé pas une autre notion qui est la prise de pouvoir ou la perpétuation de leur pouvoir ; les échéances ne sont pas les mêmes : il faut éviter les remous immédiats, et investir sur des projets très court-terme qui donneront des dividendes avant la prochaine échéance électorale.