Aux Etats-Unis c’est très grave de mentir. Triste phrase éructée par des personnes qui tentent de sauver (l’honneur ? le témoignage ?) de Nafissatou Diallo. Serait-ce qu’en France il est toléré de proférer des contrevérités au nom de certains combats (la lutte contre le machisme), il est admis d’être invité sur des plateaux de télévision pour tenir des propos invérifiables et pour le moins odieux (triste cas de la dénommée Tristane Banon et de sa mère).
Désolé, mais le mensonge est inacceptable partout et n’importe quelle lutte se défigure en travestissant la vérité, en sautant sur les conclusions, en croyant faire de la promotion de leurs combats dans l’approximation.
Un des plus beaux mensonges de l’affaire DSK aura été la sacralisation de la victime : il fallait dans un esprit de symétrie aussi curieux qu’illogique défendre la présomption de vérité de ses propos face à la présomption d’innocence de l’accusé. Le seul problème est que la balance n’est pas égale : l’une peut dire la vérité pour laver son honneur, et gagner une réparation, elle peut tout autant mentir pour accéder à la notoriété et se faire une grosse pelote. L’autre n’a rien à gagner et tout à perdre qu’il mente ou non. La présomption d’innocence est la justification même de l’existence d’une enquête et de sa présentation à un tribunal pour qu'il puisse juger. L’accusateur (en l’espèce la victime) doit prouver son accusation et ses assertions doivent être en permanence mises en doute. C’est cela l’honneur de la justice, ou bien il faut revenir au duels judiciaires où chacune des parties est représentée par un héraut qui doit combattre pour elle jusqu’à ce Dieu ou le Destin désigne celui qui a menti.