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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 10:14

La vie est une gestion permanente de conflits d’intérêts : il faut en permanence, sur n’importe quel sujet, tenter de brider son avidité naturelle. La morale a été inventée voici des millénaires pour essayer de nous aider dans nos décisions, morale étayée généralement par une religion, puis par le droit. Monsieur Hirsch se propose d’ améliorer le droit en formalisant la transparence (déclaration d’intérêts pour certaines professions publiques), en restreignant les libertés (autorisation donnée à des parlementaires pour occuper des fonctions rémunérées), en rédigeant un code d’éthique (inventaire des situations de conflits d’intérêts).

Balayons le code d’éthique : machin inventé par les firmes américaines pour faire régner le politiquement correct à l’intérieur de leurs établissements ; il est dangereux dans son concept car il mélange des préceptes de bonne conduite (une sorte de catéchisme laïc), des modes de comportements (qui passent comme passent toutes les modes) ; il est inefficace comparé au corpus des lois promulguées, et au règles de morales transmises par l’éducation. En une phrase c’est un recueil de bonnes phrases pour hypocrites.

La restriction des libertés est prônée un peu partout, au nom de deux grands principes ; la précaution, la prévention. Restreindre un peu les libertés permettrait d’empêcher des dérives par rapport à l’éthique : si vous n’êtes pas autorisé, vous êtes moins tenté et vous ne fautez pas. Eternel problème de l’efficacité par rapport au carcan des obligations. En l’espèce, je crois surtout que Monsieur Hirsch se trompe de cible : il stigmatise les parlementaires qui peuvent être avocats ou membres de conseils d’administration ou encore conseil d’entreprises (c'est-à-dire tous ceux qui ont une adhérence entre fonction politique et économie privée) ; il ne vise pas tous ceux qui gèrent sans état d’âme une double carrière de fonctionnaire et de parlementaire ou de ministre. Je crois beaucoup plus dangereuse la connivence entre la fonction publique (outil du politique) et la fonction politique (patron du politique). Le véritable danger est là : mélange des genres entre les intérêts du peuple (représenté par ses élus et ses ministres) et les intérêts d’une fonction publique représentant un quart des salariés de France. Mais bien entendu, pour les âmes bien nées, il est de bon ton de stigmatiser la sphère privée.

Cerise sur le gâteau : la transparence. C’est devenu un objectif partout. Dites tout, étalez tout. Cette obsession de la mise à nu, me paraît surtout, lorsqu’elle est poussée à ce point, ne pas participer que du voyeurisme. Transparaît derrière cette innocente demande, une rage révolutionnaire, inquisitoriale de fouiller la vie de tous les individus.  La silhouette du politique à la Robespierre apparaît comme un idéal : l’incorruptible ! Au vu de l’histoire, je préfère les méandres et les obscurités d’un Clémenceau ou d’un Talleyrand.

En résumé, les propositions de Monsieur sont à côté de la plaque.

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