Noël à la télévision : une vision d'horreur. Des monceaux de bouffe, des kyrielles de cadeaux, des gens qui se transportent pour des vacances; et là-dessus des reportages à n'en plus finir pour nous parler des ostréiculteurs, des chiffres d'affaires des grands magasins ou autres surfaces de vente démesurées, de la préparation des foies gras, du prix comparé du champagne; et des publicités pour nous vanter à tire-larigot le parfum produit dérivé (de quoi ?) inventé par toutes les marques imaginables, les jouets électronisés pour abrutir au plus vite les charmants bambins, le fromage industriel qui se pare faussement des couleurs du terroir, les montres sans lesquelles nous ne sommes personne, les objets qui se vantent d'être de luxe pour mieux conquérir la foule des acquéreurs bas de gamme. En dehors de ces orgies de nourriture et d'objets, les journaleux se permettent de nous parler du sapin de ou du père noël, tristes inventions de marchands qui sont allés à la pêche de quelques légendes pour mieux faire augmenter notre frénétique pulsion de consommation. Au mieux certains parlent d'une fête de famille. Point final. Plus de temps de l'avent, plus de Jésus, plus de crèche, plus de messe de noël ; même si ces mots ne concernent qu'une partie de la population, ils sont passés à la trappe. Il semble superflu (obscène ?) de dire que la fête de noël, pour des chrétiens (seulement certes, mais ils existent quand même) est le symbole de l'humilité (Dieu qui s'incarne), de la pauvreté (la naissance dans la crèche), de la pureté (le chant des anges). Le silence pesant sur le sens de cet évènement est bien la signature des hédonistes sans tempérance qui nous serinent leurs nouvelles.