Il a été doué de toutes les qualités nécessaires pour n’arriver à aucun poste de responsabilité. Personne n’avait d’ailleurs songé à lui en donner, ni Mitterand, ni Jospin, avant que le peuple français le porte à la mairie de Tulle et au conseil général de la Creuse, qu’il a ruinés, puis à la présidence de la République Française qu’il est en train de ruiner. Brillant, caustique, roublard, il sait embobiner. Mais rien que du superficiel. Pas de fond : pas d’attrait pour quoi que ce soit en dehors de la satisfaction de son ambition : pas sportif, pas cultivé, pas amateur d’art. Il sait rédiger, il sait discourir. Mais sait-il raisonner ? Comment faire confiance à quelqu’un qui n’a aucun goût. Sauf, quand même pour les femmes ; objectivement il est très doué, et a su tirer parti de je ne sais quoi pour contrebalancer un physique particulièrement ingrat (grosses fesses, gros ventre, gros visage marqué, en principe pas du tuff dont on fait les séducteurs). Ceci lui étant accordé, comment ne pas être attristé par son incapacité à faire confiance à qui que ce soit ; personne ne sait ce qu’il pense vraiment ; personne n’est sur de ce qu’il a décidé ; personne ne peut jurer qu’il ne va pas changer d’avis sur les analyses qu’il venait de faire avec vous. On le dit girouette : ce n’est pas exactement le cas ; il est probablement très sur de lui et de ses opinions, mais ne croit pas qu’il soit bon de les révéler à quiconque ; il ferait partie du KGB ou de la CIA, il serait un cadre remarquable. Incapable de motiver quiconque, puisqu’il est hermétique, il croit qu’il peut soulever les enthousiasmes en faisant des promesses impromptues, auxquelles il ne croit probablement pas et qui ne convainquent ses auditeurs que le temps que la déception les submerge lorsque n’arrive rien. Mentir est une seconde nature chez lui. Mais à force de contradictions, ses propos deviennent une énigme que personne n’a plus envie de décrypter. Il est le dernier à croire encore qu’il était fait et programmé pour être le premier : chez lui la vanité est une seconde nature qui le pousse à haïr sans mesure tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre. Son prédécesseur à la présidence est rayé de la vie : il ne l’a jamais consulté sur quoi que ce soit, ne recueille son avis sur rien, ne lui a jamais demandé de relater son expérience sur un sujet d’intérêt ; sa compétitrice à la primaire socialiste est supprimée de la même manière. A croire que la France est née avec lui, et que les socialistes n’existent que par lui. Profondément il n’a pas de conscience de l’histoire, ses allusions à Mitterand sont vagues et non convaincues, celles à Jospin sont quasi inexistantes, l’épaisseur des siècles passés se résume à trois vagues slogans : la République, l’Europe, la Laïcité ; sur aucun des trois il n’a défini ce qu’il mettait derrière ces mots, quels concepts ils recouvraient, quelles règles d’action il en déduisait. Le reste, l’histoire millénaire, les grands hommes, la culture portée par les siècles, est réduit à la portion congrue d’une allusion épisodique dans un discours rédigé par des nègres. Pire, la société se doit d’être centrée autour de lui, et toutes les contraintes lui sont insupportables : pas de famille pour lui entre des femmes qu’il abandonne et des enfants qu’il n’élève pas ; pas de constitution pour lui entre un premier ministre dont il oublie qu’il est chargé de mener la politique du gouvernement, et un parlement qu’il a rendu esclave comme il ne l’a peut-être jamais été en France (la nocivité du quinquennat a porté au paroxysme le modèle à la française de la monarchie élective) ; pas de respect pour les opinions d’autrui entre ses simagrées électoralistes envers les musulmans qui ont cru à tort qu’il les défendrait, sa haine sempiternelle envers des catholiques qui ne méritaient surement pas tant, son acharnement envers les partis d’opposition qui ne sont ramenés qu’à une seule alternative périr ou s’allier aux extrémistes du FN ; il n’est pas le président de tous les français, il n’est même pas le présiden des socialistes, il n’est le président que de lui-même. Reste le courage, qui pourrait tout sauver s’il était au service d’une pensée rigoureuse : la question n’est pas résolue tant qu’il n’a pas achevé son mandat ; les indices ne sont pas favorables ; la pensée affichée est irrésolue, biscornue, et surtout fait fi des intérêts de la France pour mieux s’adapter aux demandes des groupes de pression ; la volonté d’action ne s’est traduite jusqu’à présent que dans un frénésie de constitutions de comités théodule, de nominations de rapporteurs ad hoc, de réformettes qui seront à revoir d’ici sous peu faute d’efficacité quand elles ne sont pas laminées par le Conseil d’Etat ou le Conseil Constitutionnel ; il est à craindre que le chien crevé au fil de l’eau continue de flotter au gré des courants. Pauvre France qui a choisi un pauvre type.