Luc Stevensen sur le blog du Figaro s’indigne : « Pourrait-on parler du suicide des agriculteurs … ? ».
Qui n'en a pas par-dessus la tête de la mise en musique bruyante des drames des cadres et employés d'une société opulente comme Orange ? Cette focalisation sur les échecs de quelques personnes qui n'ont pas su s'adapter à de nécessaires transformations est une injure pour ceux qui ceux qui subissent vraiment un calvaire.
Entre le cadre d'Orange qui pleurniche parce qu'il est muté, et le paysan qui est lié à son terroir par ses investissements, par ses dettes, quelle comparaison ?
Entre l'employé de France Telecom qui gémit des contraintes que lui fait subir une direction peu compétente et l'agriculteur qui doit affronter dans une solitude terrifiante ses banquiers, ses clients quel gouffre !
Entre le salarié d'une société prospère, protégé pas un code du travail, des conventions collectives, des syndicats et l'éleveur ou le céréalier pourfendu par les haines des anti-productivistes, des écologistes de tout poil, des admnistrations courtelinesques il y a un univers !
Entre celui qui gagne sa vie sans angoisse financière et celui qui dépend des forces obscures des marchés et des règlements hermétiques de Bruxelles où doit aller l'attention.
Les uns transforment des drames personnels en des batailles dérisoires. Les autres, héros de la solitude ne trouvent aucun échos à une destinée collective particulièrement âpre.