Trebeurden se meurt. Les uns après les autres les commerces ferment : une fois un restaurant, une fois une pharmacie, une fois un bijoutier, une fois une fleuriste, une fois une laverie (score atteint en quasiment un an). Le marché hebdomadaire s’étiole : le nombre d’éventaires diminue, et la foule désapprend à venir à ce rendez-vous. Ce déclin est-il inéluctable ? La concurrence des grandes surfaces de Lannion est certaine. Mais d’autres bourgs résistent mieux : l’exemple de Trégastel est là pour le prouver.
Cet effondrement progressif est dû à une politique à courte vue menée depuis des décennies :
- la préférence donnée à des équipements collectifs couteux et complètement disproportionnés par rapport au nombre de résidents permanents (le stade municipal et sa tribune flambantes neuves et que l’on voit systématiquement vides, le théâtre / salle d’animation, qui ne programme quasiment rien pendant la saison estivale)
- l’absence d’incitations pour des activités créatrices d’animation : pas d’aide à la survie du cinéma local fermé depuis des années, des contraintes règlementaires pour restreindre l’aire du marché hebdomadaire au nom de pseudo règles de sécurité, un jardin public, en bord de mer, que l’on ne transforme pas en aire sportive pour les estivants
- l’incurie dans l‘aménagement du territoire : pas de construction de la route qui devrait dégager l’accès aux plages, pourtant programmée depuis au moins cinquante ans, pas d’aménagement esthétique comme l’enfouissement des lignes électriques qui déparent le village, pas d’extension du réseau d’égouts pour y connecter toutes les maisons en bord de mer,
Et pourtant le site est superbe, les plages nombreuses, et Trebeurden dispose du seul port avec un accès aisé par rapport à ceux de Perros-Guirec ou de Lannion. Alors d’où vient cet échec ? L’incapacité d’ édiles locaux à maîtriser le développement de leur commune ? Leur tropisme vers la satisfaction immédiate de quelques résidents permanents au détriment du futur ?