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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 16:03

L’idée de lancer un débat sur un sujet flou, démontre que nos gouvernants sont atteints de procrastination, et tentent de le camoufler en mélangeant plusieurs niveaux de langage :

-          L’un est politique, donc avec la mission d’ assurer  la cohabitation de foules de gens qui ne s’aiment pas obligatoirement, ne s’apprécient pas nécessairement ; le langage est axé sur les nécessités de règles, les contraintes liées à l’observation de ces règles ; une intransigeance vis-à-vis du désordre et une tolérance à l’égard de l’expression de tous les groupes ;

-          L’autre est partisan, avec le plaisir d’exprimer la logique de raisonnements  imprégnés de convictions fortes, structurées par l’histoire, la géographie, la spiritualité, les groupes auxquels on appartient ; des propos légitimes tant qu’ils ne se transforment pas en une doctrine de prise du pouvoir ;

-          Un dernier est personnel, celui de l’émotion, de la compassion, de l’oubli des contraintes sociales et des voix d’une communauté, au profit de l’expression de ses doutes, de ses inquiétudes, de ses colères ; des mots indispensables à chacun pour supporter le carcan d’un état ou la pesanteur des communautés dont nous faisons partie.

Un homme d’état ne devrait pas tout embrouiller : il n’a pas à organiser de débats sur ce qui transgresse les us, la libre circulation, du fait de manifestations religieuses intempestives ; aux inquiétudes sourdes de chacun, il ne doit répondre que par des actes qui préservent la solidarité, sans s’abriter derrière la sacralisation de lois  (celle de 1905), la mise en avant de doctrines (l’anticléricalisme qui se survit dans le concept de laïcité républicaine), la compassion (mélange de repentance anticoloniale, et de populisme). Mais d’hommes d’état, il en existe peu ; courent les estrades, les micros, une kyrielle d’hommes politiques qui croient nous rassurer en déclamant qu’ils défendent des idées, et qu'ils sont proches des sentiments de leurs électeurs. C’est justement ce qui est ideux fois indésirable. Une idée, c’est une opinion partisane. Que des associations, des communautés, des groupes, des individus défendent leurs idées, sur la laïcité, l’Islam, la religion, la place des uns, l’acceptabilité des autres, voilà qui peut être fructueux; être proche de certains, est être loin d'autres, le sentimentalisme n'est pas une vertu.  Que les hommes d’état se taisent et écoutent, qu’ils agissent avec promptitude en fonction de ce qu’ils ont entendu, qu’ils rendent compte devant le peuple, voilà leur unique mission.

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