Pourquoi bouder son plaisir à regarder le mariage de William et de Kate ? Un évènement organisé par les bons soins de la Firme (comme se caractèrise, paraît-il, elle-même la famille royale des Windsor) : sans aucun doute ; une explosion de consumérisme des produits dérivés fabriqués en Chine : malheureusement ; une aubaine pour la santé économique de la Grande-Bretagne : pourquoi pas.
Et puis après, rien de tout cela n’est que véniel à côté du fort sentiment d’identité britannique (et même au-delà des frontières du Commonwealth) qui se manifeste dans une atmosphère bon enfant, dans une simple explosion de joie, de bonne humeur, de liesse populaire, qui se compare heureusement aux vociférations des stades lors des grandes rencontres sportives, aux hurlements des concerts géants des vedettes de la chanson.
Cette douce participation au bonheur supposé (et pourquoi pas réél, à quoi bon suspecter à priori l’expression de leurs sentiments) des futurs roi et reine de Grande-Bretagne est comme un souffle de fraicheur après les comptes-rendus torrides que les reporters des journaux à sensation nous ont balancé depuis des années.
Un hommage, pendant ce moment de bonheur familial de sa progéniture, qui est offert à une reine, naguère vilipendée, mais qui sut avec ténacité toujours appliquer son fameux slogan : « never explain, never complain ». Devise dont pourrait s’inspirer bien des chefs d’état en poste à travers nos démocraties et qu’ils trahissent à tout bout de champ, croyant qu’expliquer c’est convaincre, supposant que gémir c’est attendrir. Elle a su donner une leçon, qui, visiblement suscite l’admiration de son peuple.
Pourquoi bouder cette symbolique qui au travers d’une communion travers des siècles d’histoire a fait un peuple autour d’une constitution inégalée à ce jour.