Scrutin sans intérêt, pour l'élection des présidents de région sans pouvoirs notables. J'ai encore constaté récemment leur inexistence politique face à un maire-patron de communauté urbaine. N’est pas en cause la qualité des hommes mais la confusion des pouvoirs entre régions, départements et agglomérations : méli-mélo organisé par les gouvernements successifs dans le double objectif de donner des places et de maintenir l’autorité régalienne des préfets.
Mais ce n'est pas une raison pour ne pas profiter de l'occasion et aider dans les urnes un courant de pensée iconoclaste, qui rassemble des gens aux opinions très divergentes sur pleins de sujets, mais qui sont portés par une conviction commune : en politique l'action est tout, l'intention est rien; le verbe est là pour mener des combats et non pour rassurer des veaux. La tutelle étouffante des partis en place doit être secouée comme elle l' a été par Charles Martel qui a rejeté les compromissions des Aquitains et des Berbères, Jeanne d'Arc celles des Bourguignons et des Anglais, De Gaulle celles du régime des partis et des Allemands. Ils n'ont pas refusé par nihilisme mais pour lancer chacun des actions décisives qui ont reconstruit un nouveau pays. Je trouve sympathique de puiser dans notre vieille histoire des exemples si parlants. Exemples passionnants parce qu’assimilés (pour Charles Martel et Jeanne d’Arc) dans toute une frange de nos élites à des comportements réactionnaires et ultras : oui ils étaient certainement en réaction contre un état de fait qui leur parût lamentable, mais n’était ce pas pour mieux rebondir ? Oui ils étaient certainement ultras, au sens que leur désir d’action était de roc, dans une ambiance de laxisme. Ne pourrait on dire qu'il faut un zeste d'anarchisme pour relancer la construction du pays. Et ceci passe par les urnes : non pour élire des conseillers régionaux, mais pour manifester avec un maximum de force que le personnel politique actuel n'est pas à la hauteur et que de nouvelles têtes doivent mener de nouvelles actions.