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26 octobre 2022 3 26 /10 /octobre /2022 20:26

Descendant, par le chemin de Saint-Jacques, sur l’abbaye de Conques, j’eus l’éblouissement de découvrir le vaisseau de pierre somptueux de l’église. Puis j’eus la désagréable impression de m’approcher d’un bâtiment proche de la ruine : toutes les grandes fenêtres semblaient barricadées de planches de bois. L’explication vint rapidement, Soulages avait reçu la commande de refaire les vitraux et ne s’était occupé que de tamiser et travailler la lumière intérieure, le goujat avait oublié qu’un lieu de pèlerinage s’admire aussi depuis l’extérieur.

Outrecuidance de ce prétendu inventeur de l’outrenoir.

A croire qu’il a oublié les habits des portraiturés de Van Dyck, les ombres des cabarets du Caravage, les atmosphères enténébrées de Rembrandt.

Un prétentieux qui a cru que répéter, à satiété, sa petite invention était de l’art. Qu’il sombre dans l’oubli, l’enfer des fausses gloires !

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24 octobre 2022 1 24 /10 /octobre /2022 12:02

La guerre en Ukraine, quoique, en réalité, très locale, a eu l’effet de faire réfléchir sur les politiques de l’énergie d’abord mais aussi sur l’équilibre futur des puissances. Plus particulièrement elle est devenue un révélateur de la politique américaine, ses moyens, ses arguments, ses buts.

 

Toujours cette même méthode américaine : faire la guerre en déversant des milliards de dollars. Il est vrai qu’ils n’ont guère d’autres armes, leurs troupes de révélant tellement inefficaces depuis les années 1950 dans leurs quatre grandes interventions : échec en Corée où il ne réussirent à sauver que la moitié du terrain, échec au Vietnam qui s’est transformé en une déroute sur l’ensemble de l’Indochine, échec en Afghanistan qui a fini dans une débandade honteuse, échec en Irak après quelques succès initiaux contre une armée surestimée et une défaite politique qui s’est terminée dans le malheur des populations irakiennes et syriennes. Aux côtés de leurs Gis surarmés, sans moral, souvent drogués, ils ont chaque fois tenté de se rattraper en déversant des tonnes d’armements qui ont servi le plus souvent d’arsenal à leurs ennemis, et les milliards de prétendus programmes de développement qui ont plus enrichis es bandes d’escrocs que les peuples auquels ils étaient destinés.

Le vieux Joseph Biden a voulu reprendre les vieilles formules avec l’Ukraine, de l’argent, des armes, en apportant néanmoins une amélioration substantielle, pas de soldats américains décidément trop incompétents. Mais cette profusion d’argent et de matériel dans un pays aussi tenu par des oligarques mafieux n’augure rien de bon quant à un avenir démocratique et sans corruption.

 

Les arguments utilisés par l’OTAN, bras armé des Etats-Unis chez ses satellites européens, sont en partie curieux : si il est indubitable que les russes sont des agresseurs, et que leurs armées commettent des crimes de guerre, leurs positions sont plus difficiles sur les territoires autonomes des régions du Donbas et de Crimée ; les sécessions de l’Ukraine y sont considérées comme inadmissibles alors qu’elles seraient valides pour Jérusalem et le Golan, ou encore le Kossovo ; et à l’inverse Taiwan qui pour la loi internationale si souvent invoquée a toujours fait partie de la Chine mais dont l’autonomie est défendue au nom de valeurs éternelles st surtout opportunistes.

 

Mais, derrière des méthodes qui n’ont pas fait leurs preuves dans l’histoire, derrière une argumentation qui manque pour le moins de cohérence, quels sont les véritable buts de guerre des Etats-Unis ? Ils sont obscurs, et il n’est pas aisé de les deviner. Essayons de lister ceux qui seraient envisageables :

  • affaiblir la Russie, qui est l’objectif le plus souvent avancé par les américains, ne semble pas raisonnable ; la Russie de toute évidence est un pays en plein désarroi, avec des armées désuètes techniquement, mal commandées,  et une économie qui n’ a pas su s’orienter vers de nouvelles technologies et est restée accro à l’extraction des matières premières ; son potentiel de nuisance se résume à la possession de l’arme nucléaire et à l’immensité de son territoire et de ses ressources. Pourquoi affaiblir un pays qui est un nain militaire dans les armements conventionnels et une puissance économique de deuxième rang avec le risque de le satelliser à la Chine la puissance montante et voisine ?
  • affaiblir l’Europe, semble être une vieille ligne de conduite. Elle s’était déjà manifestée avec l’inclusion de la Turquie dans l’OTAN, ce qui était mettre le diable dans un couvent. Réitération avec la guerre contre la Serbie qui aboutissait à créer un chancre dans les balkans, jamais guéri depuis. Le maintien d’un front de guerre (active ou larvée) entre Ukraine et Russie contribue à réarrimer l’Europe de l’est et du nord aux américains, à introduire un clivage entre Europe germanisée et Europe dite du Club Med, à bloquer le développement industriel du continent européen particulièrement en matière d’industries de la défense.
  • Unir ses alliés contre la Chine qui rêve de partager le condominium mondial. C’est certainement le but essentiel des américains. Il n’est pas sur que la tactique utilisée, affaiblir les russes et les européens soit la bonne. Le risque est, à long-terme, en affaiblissant trop la Russie de laisser la Chine dominer l’espace sibérien d’une manière ou d’une autre et d’unir ainsi une population gigantesque et un espace gigantesque. Le risque est en affaiblissant trop l’Europe de lui faire perdre son âme et son allant, sa mission de compréhension et de médiatrice dans les affaires du monde, en clair de laisser l’Afrique comme champ de bataille entre américains et chinois.

 

Personne ne sait ce que peut devenir une guerre. L’exaltation des combats et de ceux qui les mènent peut toujours conduire à des catastrophes qu’au début nul n’envisageait ni ne désirait. La place de l’Europe est de chercher activement la paix car elle n’a aucun intérêt à voir se poursuivre une guerre sur ses flancs, elle devrait avoir pour but de guerre la sauvegarde de ses intérêts en particulier pour la poursuite de son développement industriel et de son indépendance énergétique. Tout milite pour que l’Europe fasse pression sur les Etats-Unis pour qu’il arrête de se mêler de nos affaires européennes, sur la Russie pour qu’elle se sensibilise aux dangers chinois et turcs, sur l’Ukraine pour qu’elle cède une Crimée qui n’a été que brièvement partie de son territoire, et qu’elle admette un compromis sur les territoires séparatistes du Donbas. Tout est hors de portée de dirigeants européens, désunis, partagées entre l’égoïsme allemand, et les terreurs des pays de l’est ex-soviétiques. Faut-il laisser du temps au termps ou espérer qu’une nouvelle administration américaine choisisse une politique plus conforme à ses intérêts à long-terme ? Les deux ?

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22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 15:32

L’indignation j’aimerais croire que c’est la fatigue de tous les mots valises usés d’être trimbalés dans tous les discours : dignité, amalgame, égalité réelle, richesse culturelle, questionnement, repentance, compassion.

Je voudrais que mon indignation ne se limite pas à des injonctions de faire pour les autres : accueillez (les immigrés, mais pas chez soi), livrez la guerre (contre les russes mais avec des ukrainiens comme mercenaires), vivez du travail (celui des quelques autres qui travaillent encore), faites ci faites ça (passion à jouer les petits chefs à l’égard des veaux).

L’indignation ce n’est pas un visage congestionné qui hurle contre la kyrielle de ceux qui utilisent des gros (enflés, bouffis, insignifiants) mots, c’est une lassitude de constater que des mots sont abandonnés parce que jugés trop proches du réel et que d’autres sont inventés pour mieux cacher l’inaction.

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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 16:35

Que Zelenski soit belliciste, il en a le droit après tout, puisqu’au moment critique d’une possible invasion de Kiev il a préféré rester sur place et démontré son courage ; qu’il fixe comme but de guerre de reconquérir les régions sécessionnistes du Donbass et la Crimée est logique puisque, russophone ne parlant guère l’ukrainien, il définit sa patrie à ses pénates ; qu’il refuse de négocier avec Poutine peut se comprendre s’il n’a pas oublié que ce dernier avait envoyé des commandos pour l’assassiner.

 

Mais les commentateurs français des médias ? Comment ne pas être indisposé par leurs hurlements d’intransigeance :

  • ignominie de ceux qui font combattre les autres (les ukrainiens) tandis qu’ils sont assis confortablement dans leurs studios éloignés des champs de bataille ; le courage délégué !
  • ignorance de ceux qui n’ont jamais connu les querelles entre les Cosaques du Don et les Tatares de la Volga et de Crimée; qui ont oublié la frontière entre les catholiques et les orthodoxes qui passe au milieu de l’Ukraine ; qui croient que l’ukrainien est une langue alors que ni Gogol, ni Zelenski ne se sont souciés de la parler ; qui oublient avec entêtement les accords de Minsk ; la géopolitique rabougrie à l’instant présent !
  • partialité de ceux qui s’offusquent des crimes (avérés) des russes et affirment que frapper le pont de Kertch ou transitent les civils, assassiner des membres des familles d’oligarques poutiniens, frapper de missiles à proximité de la centrale de Zaporija, se servir des écoles, hôpitaux comme boucliers humains pour y stocker des réserves militaires relèvent des nobles nécessités de la glorieuse défense ukrainienne ; ricanements de hyènes !

 

Heureusement que quelques-uns osent dire qu’il s’agit d’une guerre civile qui a débuté en 2014 et qui se transforme en guerre contre l’Occident à force d’ingérences et de provocations. Que les accords de Minsk restent encore une trame intéressante. Que l’agression et les crimes de guerre russes incontestables, ne doivent pas faire oublier les responsabilités des Ukrainiens dans le déclenchement de la guerre et même ses crimes dans la conduite de ses armées.

 

La guerre est un mal souverain, il conduit et les soldats et les dirigeants à trop souvent engager des actions qui les déshumanisent. Les prétentions impériales de la Russie sur une région industriellement sinistrée sont insupportables. La prétention ukrainienne de nous faire croire qu’il existe un pays de ce nom qui devrait exercer sa souveraineté sur la Crimée et la région du Donbass sont inacceptables. La volonté russe d’externaliser leur autoritarisme et leur cleptocratie n’excusent pas l’hypocrisie ukrainienne  à nous camoufler qu’ils sont pas un pays d’oligarques vérolé par la corruption. Tout ceci paraît une base saine pour engager une négociation entre pays qui partant d’une même absence de valeurs devraient pouvoir trouver un terrain d’entente.

 

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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 16:00

Concentré de prétention. Sujet trop vaste qui veut explorer la nature morte (superbe oxymore rebaptisé « les choses » parce ce serait plus vendeur !) sur l’ensemble de la production artistique humaine de la période historique. Sélection d’œuvres soumises du coup à un arbitraire qui ne peut être que contestable vu l’ampleur de la tâche :

- loi de glorification des œuvres d’art contemporain les plus commerciales (les plus cotées dans les ventes aux enchères entre milliardaires) ;

- appétence pour les natures mortes animales (poissons, viandes, qui reflètent bien un dégout véganiste), au détriment des fleurs (rareté des bouquets), des trophées (oubliés), des objets de luxe (minorés) ;

- survalorisation d’œuvres de femmes au prétexte qu’elles ont été exclues de la « grande peinture d’histoire », et surnagent des œuvres mineures d’une Valayer-Coster, modestes d’une Moillon, hideuses de plasticiennes en vie ;

- présentation de tableaux de genre qui n’ont rien à faire avec le thème : marchés, usuriers, mais qui dans l’esprit de l’organisatrice sous-tendent une critique sociale de la bourgeoisie, de l’oppression de l’argent, qu’elle manifeste dans des cartels répétitifs ;

- théories bizarres qui prétendent qu’il n’existe rien pour cette exposition entre la chute de l’empire romain et le XVème siècle ; haine d’un moyen-âge trop religieux ? Indifférence aux civilisations indiennes, chinoises ou japonaises ? Etroitesse d'esprit plus probablement.

 

L’ensemble fleure le wokisme le plus élémentaire ; la perception en est particulièrement sensible dans le catalogue rédigé dans ce langage hermétique, arrogant, propre aux manifestations d’art contemporain ; la responsable de ce pavé (et de l’exposition) est une certaine Bertrand Dorléac, qui a bénéficié d’une carte blanche (on se demande bien pourquoi, au nom de quelles amitiés, de quels passe-droits).

Une exposition  à fuir. On peut trouver des tableaux de nature morte, tout seul au Louvre ou à Orsay, sans passer par la médiation de cette idéologue.

 

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9 octobre 2022 7 09 /10 /octobre /2022 12:18

Sauf cas de flagrant délit, la présomption d’innocence est pour moi le principe qui rend l’exercice de la justice acceptable pour les justiciables. Bafouée par des hystériques qui invoquent la présomption de véracité de la parole des femmes, ignorée par des journalistes qui se comportent en délateurs s’abritant derrière l’anonymat de leurs sources, foulée aux pieds par des parangons de vertu qui arguent de prétendues lois de transparence et d’exemplarité, je la trouve sérieusement en danger. Va-t-on revenir à des adages de concierge « il n’y a pas de fumée sans feu » ou « la femme de César ne doit pas être soupçonnée », à des ordalies où Dieu est remplacé par la vox populi, à des codes d’éthiques qui remplacent les lois votées par les peuples, à ces juridictions privées qui mettent en accusation et demandent que l’accusé prennent ses responsabilités en abandonnant toute défense, à des condamnations qui ne sont tempérées que par la repentance et l’autoflagellation du présumé coupable.

Les accusations qui visent Dupont-Moretti, Kohler, Bayou, Quatennens sont, pour l’instant, dans mon esprit, au mieux des rumeurs, au pire des calomnies, en tous cas des entorses graves au droit de toute personne de bénéficier d’une défense efficace.

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7 octobre 2022 5 07 /10 /octobre /2022 09:51

Elle est passée devant Murakami, Kundera ou Houellebecq. Pour le nombrilisme de ses thèmes ou la sécheresse de son écriture ? Il faut en conclure que le comité Nobel a été séduit par son féminisme à la Sandrine Rousseau. 

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3 octobre 2022 1 03 /10 /octobre /2022 13:37

Le dérèglement féministe ne se manifeste pas seulement dans la sphère judiciaire avec le rejet de la prescription pour les agressions sexuelles contre les femmes, et la présomption de véracité de la parole des femmes. Deux aberrations particulièrement choquantes, l’une qui exclut l’idée qu’une justice saine puisse être rendue pour des faits divers qui ne relèvent pas de la grande histoire, parce que les témoignages deviennent invérifiables et les souvenirs hasardeux; l’autre qui institue une catégorie particulière d’être humain qui bénéficierait d’un droit particulier.

Une autre déviance s’extériorise dans la théorie d’un complotisme machiste qui aurait enfoui dans l’anonymat les chefs d’œuvres des femmes dans les arts plastiques, picturaux, musicaux, littéraires. Les bonnes volontés s’escriment à sortir d’une notoriété modeste et méritée telle doublure de son père ou de son amant, ou de son mari ; les véritables génies n’ont pas eu besoin de laudateurs d’aujourd’hui pour gagner leur célébrité, qu’elles s’appellent Marie de France ou Colette, Berthe Morisot ou Judith Leyster, Clara Schuman ou tant d’autres. Elles furent moins nombreuses que les hommes, mais rien n’indique que d’autres furent torpillées par machisme alors qu’il est plus probable que beaucoup furent oubliées de par leur médiocrité.

Et après leur attaque contre la justice et leur délire sur un complotisme masculin, les néo-féministes sont frappées d’hémiplégie quand elles oublient l’absence de parité homme/femme dans la magistrature, l’éducation, la médecine, la gestion des biens culturels. Elles sont frappées d’anomie quand elles clament que leur corps leur appartient et que l’union de deux êtres de sexe différent n’est qu’un stéréotype. Elles sont frappées de mutisme sur le traitement des femmes dans beaucoup de pays musulmans ou boudhistes, des contrées trop lointaines de leur nombril.

 

Décidément ces néo-féministes feraient bien de relire Elisabeth Badinter, Françoise Sagan ou Simone Veil. Leur dérive phallophobe leur a faire perdre des repères élémentaires du bon sens, de la gentillesse, de la nuance.

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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 11:02

Le devoir de mémoire est une offrande que nous faisons aux disparus qui nous ont aidé à être ce que nous sommes, et Pierre Nora a su l’élargir à ce qui est de plus collectif, de plus quotidien. La repentance est un crachat sur les tombes, bouffée d’orgueil qui veut faire croire que nous pouvons demander pardon au nom d’autrui.

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18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 11:03

On se gargarise de la survie d’un cinéma français : botoxé aux avances du CNC, il est hideux comme une Béart ou une Deneuve ; il est vulgaire comme les comédies autour des coucheries entre copains ; il est prétentieux comme les adorateurs des fausses idoles du passé tel Godard incapable de dessiner un personnage, incapable de leur faire dire quoi que ce soit d’intéressant ; tout n’est pas à jeter, avec une Kiberlain, un Dupontel (et d’autres …), mais ils sont bien isolés et je rêve d’un souffle nouveau comme celui incarné par Koré-Eda (« Affaire de famille », truculent et picaresque), par Ritesh Batra (« The lunchbox, romantique et désabusé), par Jafar Panahi (Taxi Téhéran, chronique vivante et inquiétante). C’est vrai je vais de moins en moins au cinéma, par ennui de revoir les éternels poncifs franchouillards ou les monstruosités américaines. Tiens, le dernier film que j’ai vu était  « The Duke » : un mélange de drôlerie et de critique sociale à la Ken Loach ; anglais, pas subventionné, pas à Cannes, des acteurs vieux (dont Hélène Mirren qui avait interprété la reine Elizabeth dans « The Crown », là, en femme de ménage !), tout pour plaire à la critique des Inrocks ou de Télérama.

 

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