7 décembre 2009
1
07
/12
/décembre
/2009
09:40
Sur Copenhague, le GIEC, Il est urgent d' écouter Vincent Courtillot (invité ce lundi matin dans le 7/10 de France Inter). J'en arrive à mieux formuler ce que je pensais déjà. Un constat d'abord.
Le réchauffement climatique constaté depuis environ 1860 n'est peut-être pas du aux émissions de gaz carbonique générées par l'activité humaine; une autre cause tout aussi vraisembable est l'activité solaire.
Le réchauffement climatique n'est pas en cours d'accélération; les dix dernières années ne corroborent pas cette idée.
Les travaux du GIEC ne possèdent pas la rigueur scientifique indispensable tant dans les mesures effectuées que dans les conclusions dites sures à 90%.
Le plus intéressant, au-delà des discussions scientifiques sont les implications immédiates.
L'anxiété colportée par tous les médias sur la catastrophe climatique en cours est un poison. Une évidence qu'il est bon de rappeler : prédire la fin du monde est un vieux filon utilisé depuis des millénaires et qui n'a jamais servi que les intérêts des faux prophètes. La prise de parole des climatologues du GIEC a dérivé de l'analyse vers le refus de l'interdisciplinarité (les dires des astrophysiciens, des géophysiciens sont au mieux ignorés voire moqués), vers la transformation d'un rapport (par définition criticable lorsque l'on commence à jogler avec des statistiques, des incertitudes de mesure, des probabilités) en une sorte de bible qu'il est déraisonnable de mettre en doute sous peine d'être taxé d'obscurantiste, d'assassin de la planète ... L'impératif hypothétique est de réduire les émissions de carbone.
La polarisation sur un sujet non-démontré (le réchauffement dû à l'action de l'homme) ralentit toutes les autres actions écologiques nécessaires. A vouloir résoudre des faux-problèmes, les politiques vont au mieux négliger les vrais, voire causer des catastrophes. Les autres problématiques écologiques sont souvent citées, mais ne semblent pas, aux yeux d'une opinion manipulée, susciter la même mobilisation : l'eau (son accès, sa qualité), les déchets (leur prolifération, leur récupération, leur traitement), la gestion des ressources finies (l'eau en est une une, mais aussi toutes les matières premières dont le pétrole, le charbon, le lithium ...).
La sauce autour du sommet de Copenhague reprend les inévitables lieux communs de la repentance : nous, occidentaux, avons pollué la planète et devons payer la réparation; raisonnement étrange qui permet aux chinois d'augmenter leurs émissions, tandis que nous nous imposerions la contrainte de réduire; la variable temps (ce qui a été fait depuis 1860) est privilégiée par rapport à la variable espace; les nouvelles émissions de carbone sont acceptables ailleurs au nom du péché que nos ancêtres ont commis. Cette intrusion d'une religiosité mal assumée disqualifie les fondements même des discussions du sommet de Copenhague.
Oui, il faut agir. Mais sur des analyses discutées, confrontées, et non sur des diktats. Oui, il ne faut pas avoir peur, même si les conlusions sont in fine d'un réchauffement inéluctable du climat; un changement n'est pas nécessairement un désastre, mais un espoir, le moteur de nouveaux développements.
Published by olivier seutet
-
dans
environnement
5 décembre 2009
6
05
/12
/décembre
/2009
16:07
Les interdits se multiplient. Un dernier exemple sur le grand journal de Canal+. Alain Duhamel a eu bien du mal, face à Thomas Legrand et Joseph Macé-Scarron, à défendre l'idée qu'il était possible de discuter de l'identité nationale ou française, ou de l'immigration, ou encore de l'Islam; le tout était de le faire au moment opportun et avec les mots qu'il fallait.
Une saine réaction face à la bordée d'injures envers tous ceux qui abordent le sujet, citons au hasard : fasciste, nazi, colonialiste, islamophobe, débateurs à la con etc ...
Quand même étrange dans une société qui se targue d'être en pointe sur la défense de la liberté, d'entendre ce concert sur quasi toutes les ondes, dans presque tous les éditoriaux, que la seule vérité est l'Universalisme, que toute autre opinion relève de l'étroitesse d'esprit voire d'un esprit de haine de l'"étranger"; l'autre vérité intangible, à les entendre, est le relativisme, que toute autre opinion relève du commutarisme. Tout celà est enrobé d'un respect idolâtre des "Lumières", de la Révolution, et de la laïcité.
On a envie de redire que les vérités sont multiples (sauf bien entendu dans les théocraties). Que la discussion est le seul moteur possible pour trouver des solutions (sauf pour les despotes éclairés ou non). Que la confrontation des idées, est bien entendu dangereuse (on peut être converti par son adversaire, on peut être submergé par des réactions populistes), mais ce danger doit être non seulement affronté mais désiré. Même dans les religions la vérité révélée est soumise au doute permanent.
Published by olivier seutet
-
dans
identité
4 décembre 2009
5
04
/12
/décembre
/2009
18:25
Très amusant de lire Me Geoffrin en défenseur des religions. Juste un petit problème : l'Islam n'est pas seulement une religion, c'est aussi une culture et un système politique. La seule expérience récente d'un Islam réduit à une simple religion a été menée par Ataturk; c'est donc possible; mais il faut quand même garder en tête qu'Ataturk a imposé sa volonté avec beaucoup de détermination, sinon de brutalité; et les résultats en Turquie ne sont pas encore complètement acquis. La voie est donc étroite pour nos pays occidentaux : il leur faut trouver le moyen de laisser les musulmans pratiquer leur religion à titre privé sans qu'ils empiètent sur la sphère publique. Les signes extèrieurs de la religion islamique doivent chaque fois être analysés pour savoir s'ils sont ou ne sont pas
des manifestations d'un impérialisme culturel, voire politique. C'est vrai pour le ramadan, les nourritures dans les cantines scolaires, la pratique de la polygamie, le port de la burka, et même pour le minaret (qui n'a pour fonction que de lancer l'appel du muezzin). Pour reprendre l'exemple d'Ataturk, afin de restreindre l'Islam au statut de religion privée, il n'a pas hésité à transformer l'ancienne Sainte-Sophie de Mosquée en musée, à abolir le califat, à interdire le port du voile dans les administrations et les écoles, à transférer du vendredi au dimanche le jour chomé hebdomadaire. Pleins de gestes symboliques. Il serait peut-être nécessaire aux pays occidentaux de marquer cette volonté d'accepter la religion, tout en refusant son envahissement culturel.
Published by olivier seutet
-
dans
religion
3 décembre 2009
4
03
/12
/décembre
/2009
21:17
Chantal Delsol stigmatisait dans le Figaro d'ajourd'hui "la mise en cause systématique, ironique et méprisante, de la volonté populaire". Elle pourra ajouter "la mise en cause haineuse".
Daniel Cohn-Bendit, après avoir fait allusion au nazisme,demande aux Suisses de revoter. Tant que le "peuple" n'aura pas compris il devra retourner aux urnes jusqu'à ce que la "bonne décision" soit votée. Les Irlandais, en ont fait l'expérience : vous n'aimez pas le Traité de Lisbonne ? Décision absurde, revotez sinon gare ... Les Français ont eu droit à une consultation et puis comme ils n'étaient pas d'accord, le jouet du vote démocratique leur a été retiré. Quant aux anglais et bien d'autres peuples européens ils n'ont pas eu à voter, c'est encore plus simple. Un traité qui engage l'avenir ne doit pas être laissé entre des mains inexpertes.
Daniel Cohn-Bendit, partisan de la démocratie directe rappelons-le, peaufine sa position : "la démocratie directe doit être encadrée par une constitution qui ne permette pas de voter sur n'importe quoi". Certains experts définiront ce qu'est le n'importe quoi (ce qui en principe est très large). Ils permettront d'encadrer les électeurs pour l'adoption uniquement de bonnes décisions. Il ne faut pas faire confiance au peuple.
Peut-être. Mais alors il ne faut pas être démocrate, Monsieur Cohn-Bendit.
Published by olivier seutet
-
dans
politique
30 novembre 2009
1
30
/11
/novembre
/2009
15:20
Les belle voix résonnent pour stigmatiser la votation de nos amis suisses. Amusant d’entendre celle des laïcards défendre la présence de minarets (voir articles et commentaires de Libé) ! Rigolo le concert des éditorialistes contre la démocratie directe, contre la tyrannie de la majorité, leur déception de constater que les sondages ne veulent rien dire !
Mais vous avez tort de leur jeter la pierre, Monsieur Frappat, en dénigrant leur souci de l’identité, en vitupérant leur hypocrisie. Vous auriez mieux fait d’essayer de comprendre. Personne n’a interdit le culte musulman en Suisse, juste voté une interdiction de signes trop marqués. Le sujet est bénin. Il marque néanmoins le refus d’une islamisation rampante ; celà est-il un sujet trop dur à aborder ? Que faut-il penser de la polygamie, du statut des femmes, des pratiques d’excision, de la chariah, du Coran parole révélée et intouchable ; toutes ces pratiques culturelles sont-elles miscibles dans notre civilisation ? Oui, Non ? Si oui dans quelles conditions ? Voilà ce que, sans hypocrisie vous auriez pu aborder.
Une civilisation n’a pas à être ouverte ou fermée (le choix d’un des adjectifs est un préjugé) elle existe ou meurt. Pour exister elle doit s’adapter, mais pas se renier. Vous préférez, semble-t-il, exorciser les peurs dans la repentance, c’est votre choix.
Published by olivier seutet
-
dans
identité
26 novembre 2009
4
26
/11
/novembre
/2009
09:33
Que recouvre le pacte social sur la santé ? Personne ne le sait réellement puisqu'aucun référendum, aucun "Grenelle", aucun grand programme ne traite ou n'a traité du sujet depuis le programme du Conseil National de la Résistance. Beaucoup a été fait, mais sans vraiment redéfinir globalement l'objectif qui était "d'assurer à tous les citoyens des moyens d'exisence lorsqu'ils sont incapables de se le procurer par le travail". Cette idée noble et simple a depuis été mise en application par tous les gouvernements (maladie, vieillesse, RMI). Jamais il n'a été question de la gratuité de tous les soins. Elle ne fait pas partie du pacte initial. Cette idée de gratuité plombe le système : l'exemple le plus récent est la vaccination contre la grippe H1N1, maladie bénigne qui va coûter un milliard à l'état. Les gouvernements successifs ont essayé plutôt mal que bien de résister à cette idée de gratuité. Les tickets modérateurs, les forfaits hospitaliers, les déremboursement de médicaments de confort ont été des tentatives en ce sens. Tentatives trop craintives pour être un remède à la crise financière de la Sécurité Sociale. La crise est maintenant trop grave pour que ne soit pas lancé le débat pour revenir à l'esprit du texte du Conseil National de la Résistance : oui à la solidarité lorqu'elle est utile et nécessaire, non à la gratuité des soins.
Published by olivier seutet
-
dans
social
24 novembre 2009
2
24
/11
/novembre
/2009
09:57
Les sénateurs y ont pensé. Pourquoi le gouvernement ne les suit pas en rétablissant le taux de TVA à 19.6% dans la restauration ?
L'INSEE l'a constaté, les prix de la restauration ont augmenté au lieu de baisser. Dans ma petite lorgnette quotidienne également j'ai vu le prix de la "formule" de mes bistrots favoris enfler au travers de changements astucieux des ingrédients de ladite formule.
L'histoire bizarre de ce cadeau fiscal (seul terme possible puisqu'il n' a pas de contrepartie à l'effort de l'Etat) est intrigante. Parti d'une promesse abracadabrantesque et non tenue d'un président à la dérive. Repris à la volée par le nouveau chef (pour prouver que lui saurait faire ce que le vieux s'était révélé incapable de réaliser ?). Maintenu par les duettistes synchronisés Lagarde et Woerth malgré les broncas des parlementaires et des médias et au mépris d'une cohérence de pensée élémentaire : on ne peut se targuer de lutter contre les niches fiscales et en créer une et la maintenir.
Serait-ce pour flatter une catégorie d'électeurs ? Etrange, ils sont nombreux certes, mais moins nombreux que leurs clients qui ricanent sur l'augmentation des marges de leur bistrôt favori.
Serait-ce par arrogance ? L'Etat, dans son immense sagesse, ne peut se tromper. Tant de compétences entre L'Elysée et Bercy ne peuvent être prises en défaut.
Serait-ce par indifférence ? Peut-être bien. Pas de manifestations dans les rues pour stigmatiser des profits illicites (illicites car la promesse des bristotiers était soit de baisser les prix, soit de faire de nouvelles embauches, soit d'améliorer les conditions des salariés en place, jamais de se garder cette marge supplémentaire comme un super bonus).
Probalement un petit rata concoté avec les trois ingrédients. Les trois recettes de l'ochlocratie : flatter des clientèles (les unes après les autres, nécessairement, puisque les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres), gouverner en fonction des mouvements de foule (abroger les mesures qui suscitent des manifestations, garder celles qui n'émeuvent pas assez le peuple), mépriser au quotidien les naïfs qui vous ont confié les rênes .
Published by olivier seutet
-
dans
economie
21 novembre 2009
6
21
/11
/novembre
/2009
09:59
On essaie de nous construire une parcelle d'identité nationale autour du football, du maillot bleu, de la fraternité du black-blanc-beur, de la marseillaise chantée dans les stades. A l'arrivée nos héros sont Zidane (le type au coup de boule), Thierry Henry (le tricheur qui veut rejouer le match une fois qu'il est sur que c'est trop tard), notre expresssion les défilés de la victoire sous le drapeau algérien pour célébrer la victtoire de l'Algérie sur l'Egypte et notre combat la défense des niches fiscales pour des joueurs soucieux de commercialiser leur image avec un maximum de profit.
Non vraiment cette idendité là bâtie sur des valeurs de compromis, de "realpolitik" au mieux m'indiffère; au pire elle m'exaspère lorsqu'elle est défendue explicitement ou implicitement par quasi tous les hommes politiques. On ne bâtit par la fierté nationale sur l'abscence de contrôle de soi, la triche, les exploits d'étrangers et surtout les profits de stars surpayées.
Published by olivier seutet
-
dans
identité
20 novembre 2009
5
20
/11
/novembre
/2009
14:31
Premier jugement exemplaire sur la catastrophe AZF.
Le tribunal a sanctionné une enquête sortie de l'ornière dès le début , sous l'influence d'un gourvernement acharné, dix jours après le onze septembre, à nier toute possibilité d'acte terroriste; les enquêteurs se sont orientés sur la piste accidentelle et ont donc négligé de recueillir, quand il en était encore temps, les éléments pouvant éclaircir d'autres hypothèses (attentat ou malveillance).
Le tribunal n'a pas considéré qu'il fallait absolument un coupable lorsque subsiste le doute.
Le seul point désolant est la complaisance avec laquelle les médias relaient les propos de ceux qui n'admettent pas l'application de ces deux principes. Propos haineux qui sont habituels et qui relèvent du lynchage (il faut un coupable), du mépris de l'industrie et de ses salariés (c'est un encouragement à la diminution de la sécurité dans les usines), de la complaisance dans la lutte contre les odieuses multinationales (le méchant TOTAL), de la théorie du complot ("ils" se sont tous ligués contre le gentil manant).
Published by olivier seutet
-
dans
justice
18 novembre 2009
3
18
/11
/novembre
/2009
09:53
Une fois de plus au nom de la réforme nécessaire de la taxe professionnelle, le président impose des solutions dangeureuses et inefficaces sur quasi tous les plans :
- une base de taxation future absurde ; la valeur ajoutée qui est proposée, faut-il le rappeler, inclut la masse salariale et les amortissements ; celà restera donc un impôt sur les salaires et les investissements
- un lien perdu entre l'entreprise et la commune; comme le disait un maire, "au nom d'une péréquation à déterminer, les communes qui ont accepté des établissements industriels vont être dépouillées au profit des communes qui les ont refusés"; un encouragement, à la délocalisation;
- enfin une méthode qui est celle du mépris vis-à-vis des autorités territoriales en bouleversant les financements avant d'avoir abordé le problème des compétences.
Un prodigieux résumé de la méthode Sarkozy : beaucoup d'affichage au détriment de la réflexion et de l'efficacité.
Pourrait-on espérer, à cette occasion, une coalition d'intérêts pour rejetter la réforme telle qu'elle est présentée et préconiser un nouvelle approche qui associe députés et maires. Certes le danger sera de perpétuer des conservatismes ou de recréer des baronnies. Certes le danger sera que les collectivités locales ne s'imposent pas les économies budgétaires qui devraient s'imposer à elles aussi. Mais de grandes voix sont là,celles d'Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Gérard Collomb pour canaliser ces dangers. A eux d'innover en proposant conjointement la création d'une émanation de l'Association des Maires de France pour dire non au projet tel qu'il est et le réécrire.
Published by olivier seutet
-
dans
fiscalité