Plus le quinquennat avance, plus le désastre de la politique étrangère menée par le président devient flagrant au même titre que sa politique économique.
L’inféodation de la France aux Etats-Unis, initiée par Nicolas Sarkozy avec la réintégration de notre pays dans l’organisation militaire de l’Otan, a été poursuivie avec vigueur : annulation des bombardements sur l’armée de Bachar el Assad après virage sur l’aile d’Obama, affrontement avec la Russie à propos de l’annexion de la Crimée sur injonction américaine, avilissement de notre pays face aux diktats judiciaires des Etats-Unis, inexistence dans les négociations sur le traité de libre-échange commercial entre Europe et Amérique.
L’amateurisme des décisions d’interventions extérieures déjà illustré lors de l’intervention libyenne de Nicolas Sarkozy (moyens insuffisants, absence d’objectifs) s’est à nouveau manifesté dans les choix stratégiques opérés : interventions au Mali et en Centrafrique fort sympathiques mais couteux et manifestement hors de nos moyens, poursuite de notre participation à la FINUL en tant que prétendue force d’interposition entre Israël et le Liban, et par contre inexistence de nos interventions en Syrie, ou en Lybie là où se jouent des enjeux majeurs de terrorisme et de flux migratoires.
L’asservissement de toute notre diplomatie à la préparation d’une conférence sur l’environnement, donne la prééminence aux relations de flatterie avec toutes une série de pays de deuxième zone au détriment de nos rapports avec les grands cyniques que sont la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, la Russie. Nous allons rechercher des succès illusoires dans une lutte contre un changement climatique, plus incantation contre les méchants occidentaux qui ont pollué la planète, que réflexion sur les économies en termes de ressources, et sur les énergies nécessaires au développement économique.
Dans ce micmac nous avons perdu notre crédibilité de puissance indépendante : méprisé ostensiblement par notre allié américain qui considère que les embargos qu’il décide où qu’il lève sont à appliquer doigt sur la couture par la France, comme dans le cas des vedettes Mistral, avec sanctions à la clef si une de nos entreprises s’avisait d’y déroger ; ridiculisé par les ennemis que nous nous inventons comme la Russie qui non seulement a bénéficié sans bourse délier de tous les transferts technologiques dans le cas des vedettes Mistral, mais de plus a interdit son territoire à nos productions agricoles avec des conséquences désastreuses pour nos paysans.
Pire nous avons perdu de vue ce qui devrait être un des objectifs européens majeurs : la sécurisation des glacis de l’Europe tant à l’est avec l’inconnue existentielle de la Biélorussie, de l’Ukraine, de la Moldavie, qu’au sud avec la menace toujours grandissante d’une insécurité terroriste en Méditerranée opérant depuis la Lybie ou la Syrie, sans ignorer l’instabilité menaçante au Maghreb et le cancer du conflit israélo-palestinien.
Des personnalités d’expérience donnent plus ou moins de la voix contre cette politique absurde. Mais qu’ils s’appellent Fillon, à droite, ou Védrine, à gauche, ils ne semblent avoir aucune prise sur les responsables. C’est bien dommage.