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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 09:35

Je suis particulièrement frappé par l’attitude de l’Etat : faible dans les banlieues face à des minorités qui font régner l’oppression, fort et intransigeant face aux classes moyennes qui tentent vaille que vaille de faire leur devoir. Incroyablement « progressiste » dans les questions dites sociétales qu’il entend imposer sous la pression de minorités particulièrement revendicatives, effroyablement lâche devant les dérives de comportements indignes d’une société soucieuse de la liberté de chacun. Avide de transparence, récompensant la délation, soucieux d’une justice intransigeante et laissant dans l’ombre des parts entières de territoires où règne l’omerta et l’impunité.

 

Et pourtant cet Etat a des moyens incroyables, dignes des prélèvements qu’il extorque sur l’économie apparente; mais les pâlichons, les faibles, les lâches qui se prétendent nos dirigeants ne se résolvent pas à agir. Ils nous font croire qu’ils font des réformes quand ils époussètent. Ils prétendent gérer quand ils ferment les yeux sur l’inacceptable et tonnent sur les écarts de ceux qu’ils osent encore oppresser. 

Un régime qui hésite entre la médiocratie et la médiacratie. Qui croit que la communication a été inventée pour pallier les déroutes devant les mafias, les abdications face aux religieux.

 

Une décomposition qui ne peut que mal finir.

 

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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 12:13

Jugement parfaitement absurde. La Cour de Justice doit juger des infractions commises par les ministres en exercice. Faire appel à l’ arbitrage, ne relève pas d’une infraction quoique en puissent penser toutes les juridictions assises ou debout. Il est possible qu’en l’espèce certains membres du tribunal arbitral aient été manipulés ou achetés par Bernard Tapie ; possible, mais l’affaire n’est pas jugée. Ne pas faire appel de la décision arbitrale n’est pas une infraction ; il a fallu aux juges trouver la notion de négligence pour tenter de trouver coupable Christine Lagarde. Notion parfaitement discutable lorsqu’elle est mise en œuvre par des députés et sénateurs dont personne ne trouve l’action politique diligente au cours de leurs derniers mandats. C’est la triste fable des aveugles guidés par un aveugle illustrée par Brueghel.

Jugement parfaitement cynique. Y ont défilé des témoins de haute moralité comme Bruno Bézard : nommé ministre conseiller pour les affaires économiques en charge de la Chine par Christine Lagarde, maintenant animateur d’un fonds d’investissement chinois ; le haut fonctionnaire qui s’offusque parce que l’on n’a pas suivi son avis sur l’arbitrage ; et alors ? il n’est qu’un exécutant et non pas un politique, ses avis sont consultatifs ; le haut fonctionnaire jaloux qui bave en permanence lors des audiences sur le directeur de cabinet de Lagarde : la classe ! Et puis le témoignage de Thierry Breton qui joue les professeurs condescendants pour définir comment lui a été « un très bon ministre des finances » ; il aurait pu aussi nous expliquer comment il avait été ce merveilleux dirigeant de Bull, puis de Thomson, puis de France Telecom, au grand dam des actionnaires et des salariés, un spécialiste dans le genre je laisse des boules puantes à mon successeur.

Mais dans le populisme ambiant, le seul sujet n’est pas pourquoi on traine Christine Lagarde devant une juridiction d’exception, pour la faire juger par d’obscurs députés, et la condamner à une faute de négligence pour avoir suivi l’avis de son directeur de cabine et non celui d’autres fonctionnaires ; non le seul sujet est pourquoi elle n’est pas au trou.

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22 juillet 2016 5 22 /07 /juillet /2016 21:32

Larbins au service de ministres acariâtres ; ou ils fournissent en idées des excellences aux neurones peu fertiles, ou ils organisent au galop la mise en place de fulgurances des soi-disant génies. Se croient ou se prétendent au service de l’état quand ils sont esclaves d’une ambition. Ce passage obligé pour la mise sur orbite d’une grande carrière, se révèle être une école de l’humiliation, de la servilité, de l’idolâtrie de fausses valeurs.

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16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 10:48

Réservoir de paresse. Une fois c’est l’absentéisme dans les hôpitaux qui est pointé du doigt : celui des infirmières, brancardiers et autres personnels de salle. Une autre fois c’est le scandale de l’absentéisme dans la fonction publique territoriale : caricature d’un service public obsédé uniquement par ses siestes postprandiales dans les hôtels de régions, de départements, de communautés diverses. Encore une fois c’est l’incroyable absentéisme qui règne chez les enseignants : ils enseignent (mal, et de plus en plus) quand il leur plaît et s'ils n'ont pas un pet de travers. A côté des paresseux, des cyniques, des incompétents, s’échinent ceux qui tentent tant bien que mal d’assurer le minimum qui empêche l’hôpital de s’écrouler sous le poids de malades de plus en plus exigeants, qui permet aux collectivités territoriales de fournir un service de plus en plus délabré à des contribuables aussi pressurés qu’exaspérés, qui tente de fournir à des gamins odieux un niveau qui s’écroule lorsque l’on sort des établissements d’élite ou de centre-ville.

Monstre d’arrogance. Qui n’a pas côtoyé ces inspecteurs des finances qui ne jurent que par le poids de leurs neurones : Minc qui a entrainé son commanditaire à la ruine, Haberer qui a envoyé le Crédit Lyonnais au tapis, Trichet qui a conduit la zone euro au désastre, Qui n’a côtoyé ces ingénieurs des mines qui ne comprennent pas que tout ne leur soit pas dû : Lauvergeon la directrice à la disparition d’Areva, Théry qui ne croyait pas à l’avenir d’internet. Qui n’est resté sidéré face à la satisfaction de soi des défenseurs du service public en pleine grève, aux certitudes des serviteurs de l’état défendant leurs privilèges catégoriels, à la prétention des représentants de l’Etat face à ceux qui n’en sont pas (de l’état).

Havre de simoniaques, de concussionnaires, de prévaricateurs. Au sein de ce monde et de toutes ses annexes, les places se donnent, s’échangent, au sein des camarades de promotion, des copains de loge, des complices de cabinet, des affins dans les groupes de pression ethniques, partisans. Personne ne s’étonne qu’une certaine promotion de l’ENA truste les places les plus enviables, que les gardiens de musée semblent se recruter quasi exclusivement aux Antilles, ou que les journaleux des chaines publiques ne soient jamais de droite, a fortiori d’extrême droite. Les fonctionnaires préparent des lois sur la protection de leurs carrières, qu’ils font voter par des majorités de fonctionnaires de l’assemblée et bien entendu appliquées par des fonctionnaires : confusion des pouvoirs entre le législateur et l’exécutif ; un député ne saurait être un fonctionnaire ; on pourrait même se demander si un fonctionnaire peut avoir le droit de vote ; tout ceci conduit à une forme de concussion de la part de ceux qui votent des textes en faveur d’une fonction publique dont ils font partie et de prévarication pour ceux qui les préparent en sachant qui va les voter.

Sans doute pour remonter la pente où s’est engagée la fonction publique depuis une cinquantaine d’années faudrait-il d’abord revenir aux fondamentaux d’un statut qui prévoyait expressément des sanctions pour les incompétents, des récompenses pour les efficaces et des incompatibilités avec les postes politiques et les fonctions d’élus et puis sans doute quelques exemples ne feraient pas de mal en s’inspirant de ce qui fut réservé à Enguerrand de Marigny, Semblançay, Bichelonne.

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 18:07

La démocratie contemporaine se doit de rassembler un maximum de suffrages afin d’être représentative. Il est irritant de constater que des politiques prétendent gouverner parce qu’ils disent représenter une majorité des français et se prétendent légitimes d’appliquer l’intégralité des propositions de leur programme. Ils ne représentent de fait qu’une minorité .

Prenons l’exemple du deuxième tour des dernières élections présidentielles :

Nombre de non-inscrits évalués par l’INSEE         4,9 millions        9.6 %

Abstentions                                                                 9.1 millions     17.8 %

Blancs ou nuls                                                             2.1 millions       4.2 %

Hollande                                                                     18.0 millions     35.3 %

Sarkozy                                                                       16.9 millions     33.1 %

              Total des français ayant le droit de vote              51.0 millions     100.0 %  

Un peu plus d’un tiers a voté Hollande, un peu moins d’un tiers Sarkozy, un peu moins d’un tiers a ignoré l’un et l’autre. Et encore il s’agit d’une élection à forte participation ; aux élections législatives qui ont suivi les abstentions ont été de plus de 19 millions de personnes, et la majorité de gauche à l’Assemblée représente au mieux 25% des français disposant du droit de vote.

Il est complètement incompréhensible que l’inscription sur les listes électorales soit obligatoire de part la loi mais qu’aucune sanction ne soit attachée au défaut d’inscription.  Cette aberration rend du coup complètement vaine le devoir d’électeur : il n’est pas sanctionné parce qu’il ne s’inscrit pas, et de plus, même inscrit, il n’est pas sanctionnable lorsqu’il ne vote pas.

Une deuxième aberration saute aux yeux : quid des 11.7 millions de jeunes de 0 à 18 ans de nationalité française. Ils ne sont pas comptés parce qu’ils ne peuvent encore exprimer une opinion censée ; ils sont assimilés aux criminels privés de droits civiques, et aux rares cas d’un majeur sous tutelle qu’un juge a privé du droit de vote; la plupart des fripons en prison, et des majeurs sous tutelle à l’hospice , eux, peuvent voter. S'ils sont intégrés dans les calculs, Hollande ne représenterait plus que 29% des français lors du deuxième tour de la dernière élecion présidentielle. Certes ils n'ont pas la capacité d'émettre un vote, pas plus qu'ils n'ont la capacité d'accomplir un certain d'actes juridiques; mais dans ce dernier cas il existe toujours la possibilité pour leur tuteur d'accomplir ces actes à leur place; mais pas de voter.

Pour rétablir un minimum de représentativité il serait nécessaire :

  • D’inscrire d’office tous les nationaux français,

  • De prévoir une amende pour ceux qui ne votent pas,

  • D’imaginer un système de procuration automatique pour toutes les personnes sous tutelle légale.

Qui pourrait se plaindre que le droit de vote soit accordé à l'intégralité des français ?

Qui pourrait se plaindre qu’il existe un devoir de vote ?

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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 11:57

Une décision de la Cour de Cassation qui se déclare incompétente, dans le dossier du juge Gentil,   pour savoir s'il est de bonne administration de la justice de mélanger instruction et vie privée et de recourir à une expertise qui prétend analyser la santé mentale d'une malade rétroactivement.

Une décision du tribunal correctionnel de Paris qui condamne à deux mois de prison ferme avec incarcération immédiate un manifestant déjà repéré contre le mariage gay. Il n'a frappé personne,  volé personne, il n'a rien cassé, il n'a rien profané, mais il a menti et désobéi à des policiers.

Un Conseil Supérieur de la Magistrature qui botte en touche sur l'affaire du mur des cons : des magistrats insultent pêle-mêle hommes politiques, journalistes, parents de victimes. Le journaliste qui révèle l'affaire est sanctionné par une mise à pied.

Coïncidence, ou révélation d'une maladie profonde de la magistrature. Dans chacun des cas, les décisions sont argumentées en droit mais laissent un goût amer d' iniquité. Certes les juges sont là pour appliquer des lois non pour prendre des décisions en toute équité. Mais enfin, lorsqu'un divorce s'installe entre justice et justiciables, il devient légitime de s'interroger ou sur la pertinence des lois, ou sur la façon dont le corps judiciaire les applique. Nos magistrats ont tort de laisser transparaître leurs impulsions partisanes contre un ancien président, contre un mouvement d'opinion, tout en s'exonérant de toute sanction. L'incompétence du juge Burgaud, à peine sanctionnée, a laissé des traces profondes dans l'inconscient collectif des français;  réveiller cette blessure, jamais vraiment guérie, ne peut qu'amener du discrédit sur une institution centrale de notre vie démocratique.

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 17:11

 

 

La présentation du budget de Hollande remet le pendules à l'heure,  elle pourrait se résumer en une seule phrase : il faut des sacrifices des classes aisées pour sauver la fonction publique. Il n'est jamais question, à aucun moment de diminuer les dépenses, de continuer la décrue du nombre des fonctionnaires d'état, d'amorcer celle des fonctionnaires territoriaux, de recentrer les dépenses de sécurité sociale sur l'essentiel, de repenser la distribution des subventions. La seule règle de plomb est de trouver des recettes pour financer de nouvelles dépenses, d'alourdir par là encore le coût du travail, de ne pas diminuer le corset des contraintes pesant sur l'activité économique, de rater à terme le remboursement de l'excédent de dettes qui pèse sur les générations futures.

Tout le monde est prêt à faire des sacrifices; les classe aisées en premier : mais pas pour rien, pas pour entretenir une administration pléthorique, à la productivité insuffisante, à l'agitation non maîtrisée par l'état. Personne n'a envie de faire des sacrifices pour sauver, pour une période probablement très transitoire, des gens obnubilés par leur statut, leurs droits. A quoi bon se serrer la ceinture pour maintenir l'emploi de privilégiés.

Bien entendu pas une voix en ce sens chez les hommes politiques puisqu'ils sont issus dans leur grande majorité de la fonction publique. Ils défendent, cela va de soi, leur hégémonie. Ils s'offusquent d' attaques contre les fonctionnaires, qui stigmatiserait une catégorie de français.  La droite, sans trop de trompette, a essayé, courageusement, de s'attaquer à cette forteresse là où elle en avait le pouvoir. La gauche a saboté ces timides efforts en recrutant à tour de bras dans la fonction publique territoriale. Et maintenant elle proclame, haut et fort dans ce programme de gouvernement hollandais, l'intangibilité du nombre global de fonctionnaires, et la nécessité pour les autres de se serrer la ceinture.

Il est temps que des voix s'élèvent pour s'indigner de la prise en otage de notre démocratie par la classe des fonctionnaires.

 

 

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 11:51

Les coups de canifs à la démocratie sont innombrables dans notre pays :

- décisions stratégiques non approuvées par le parlement : déclarations de guerre (à la Lybie, à l'Afghanistan pour les derniers conflits d'envergure), politique financière (remise entre les mains de l'autorité indépendante de la BCE),  politique industrielle et commerciale ( cadenassée par d'innombrables traités ou accords internationaux et européens).

- libertés individuelles bafouées : droit de propriété mis à mal par un état qui refuse de le protéger,, droit de traitement égalitaire piétiné par des systèmes de quotas, droit d'expression restreint par des lois dites mémorielles, droit de manifestation limité par le triomphalisme de la laïcité.

- surveillance des individus portée à des extrémités insupportables : délation organisée voire récompensée (Haute Autorité de la Concurrence, Douanes), traque technologique exacerbée de nos mouvements (radars sur les routes, caméras dans les rues),  fichiers de surveillance de nos activités croisés dans tous les sens (fisc, sécurité sociale).

- droit à une justice équitable mis en danger d'une part par une avalanche incontrôlée de lois, décrets, arrêtés plus illisibles les uns que les autres, souvent contradictoires, et d'autre part par un mépris du justiciable qui voit trop souvent son procès fait devant les médias avant même qu'une instruction soit terminée.

Dans ce paysage grisâtre, restait que l'expression de la volonté populaire restait à peu près intacte. Il fallait mettre fin à ce scandale; c'est en bonne voie grâce à la levée du secret du vote :

- les candidats à la présidence de la république sont contraints de passer par un système de recueil de 500 signatures convenablement éparpillées régionalement, au sein d'un corps électoral d'environ 50 000 personnes ; la procédure de ce tour préliminaire était nécessaire pour éviter les candidatures folkloriques, ou la transformation de la campagne électorale en simple outil de marketing personnel; elle devient vicieuse lorsque ce vote des 50 000 électeurs devient public : c'est la pise sous tutelle de l'élection présidentielle par les partis nationaux et les notables provinciaux; c'est l'assurance de voir augmenter le nombre de non-inscrits sur les listes électorales, le taux d'abstention aux élections et le nombre de bulletins blancs ou nuls jetés dans l'urne; c'est la certitude de voir se perpétuer gérontocratie, courtisanerie, absence de responsabilisation.

La démocratie se rouille alors que la classe politique devient inoxydable.

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 10:25

Enfin un éditorial  (Jean-Francis Pecresse dans les Echos du 18 mai )sur ce sujet qui fâche : l’absentéisme dans la fonction publique territoriale. Un problème révélateur de l’insatisfaction des fonctionnaires  face à  la dérive de nos administrations vers des statuts de type quasi-féodaux  où la fidélité à un « patron » qui vous a recruté, qui vous donne des dossiers, prime sur le dévouement à l’Etat ;  où la situation de « rentier » (en tant que bénéficiaire d’un statut protégé par des politiques qui généralement en  profitent) prédomine sur l’excellence du travail ; où les tentations des petits chefs, n’est pas arrêtée par des patrons qui préfèrent la gestion de leur carrière à la gestion des hommes.

Situation inconfortable qui se traduit par l’incroyable explosion de la fuite au travail.  Nous n’en sommes pas encore à l’état de la fonction publique italienne, par exemple, lorsque les employés des administrations viennent accrocher leur veste le matin dans leur bureau, pour aller s’occuper ensuite de leur deuxième emploi. Mais la dégradation est palpables à travers l’inflation de tous les indicateurs d’absence (de fait des signes de démotivation).

La réforme de la fonction publique (territoriale, hospitalière et de l’état central) passe certainement par des contrôles de la réalité des maladies invoquées, passe peut-être par une réduction d’effectifs que beaucoup considèrent comme pléthorique au vu des comparaisons internationales, mais surtout et d’abord par des changements de gestion : personne n’a envie de ne pas faire grand-chose,  ou personne ne désire voir ses travaux mal considérés et mal récompensés, ou encore personne ne croit que le service de l’Etat, de la collectivité, du bien public est à mettre sous le boisseau au profit de la satisfaction d’un « patron » ou des fameux « avantages acquis ».

Le laxisme des dirigeants territoriaux laisse prospérer une culture de la paresse qui désenchante tous leurs subordonnés.

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 11:58

Sous prétexte que la fonction publique représente plus de 25% des emplois en France , sous prétexte que la fonction publique truste les postes gouvernementaux, et les postes électifs, il n’est pas de bon ton de la stigmatiser. La pesante bâche qui s’est alourdie sur notre pays trouve pourtant son origine dans cette dilatation pathologique du nombre de personnes qui se disent du « service public ». Ils propagent, grâce à leur effet de troupeau un certain nombre d’idées qui polluent nos mentalités :

-          Ils représentent le « bien public » ; ceux qui n’ont pas l’honneur d’en être sont au service d’intérêts privés (les leurs ou ceux de leurs patrons), et donc soupçonnés d’absence de compassion pour les autres, de manque d’intérêts pour les faibles et les démunis, de court-termisme inspiré par la passion du profit immédiat ;

-          Ils sont porteurs des valeurs de la République, incarnées dans la laïcité, le jacobinisme, la démocratie ; les autres prêtent le flanc aux accusations de communautarisme ;

-          Ils sont intouchables, de par leur statut, qui les protège des pressions des lobbies politiques, privés ;

Mais les idées généreuses qui ont présidé à la naissance de notre fonction publique se sont dissoutes dans un triste marécage :

-          L’arrogance a remplacé le souci des autres ; il n’est que de voir la qualité des relations entre un membre d’un quelconque corps d’inspection et des administrés : l’un ne jure que par menaces de contraventions, de pénalisation, l’autre est tétanisé par les conséquences de ce qu’il a fait ; une chape de peur s’est instaurée ;

-          La paresse a pris la place de l’implication dans la réussite de ses tâches ; qui n’ a subi les méandres des dossiers incomplets pour obtenir une quelconque autorisation, un quelconque bout de papier : le fonctionnaire est arc-bouté sur ses lois, ses décrets, ses circulaires, pensant que toujours que le formalisme est la clé de ses missions ; la paresse intellectuelle a remplacé l’idée du succès, et les administrés s’exaspèrent ;

-          Le népotisme, le favoritisme a envahi certains domaines comme celui de la fonction publique territoriale ; dans ces petits royaumes régionaux, que d’histoires d’incapables casés pour « faire plaisir » à tel homme politique, et qui empuantissent l’atmosphère et l’efficacité de leurs services ;

La fonction publique est malade. Elle ne pourra être réformée tant que ses représentants sont au pouvoir. Triste constat.  Il ne s’agit pas seulement de réduire le nombre des fonctionnaires (quoique …), il faut aussi revenir à des taux d’absentéisme acceptable, il serait essentiel  de couper le cordon ombilical entre monde politique et fonction publique (un élu, un ministre devrait démissionner de la fonction publique), il serait normal d’alourdir les sanctions contre les incompétents, les bons à rien, les nocifs (il devrait y avoir chaque année un nombre non symbolique de fonctionnaires virés pour faute).

Dans une démocratie, il n’est jamais bon qu’il y ait des exploiteurs d’avantages indus et les autres. Un jour ou l’autre, la vérité se fait jour.

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