Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 11:44

Votre article dans le Figaro, intitulé « Compter avec la haine de l’Occident » a structuré ce que je pensais confusément.

Vous montrez que les raisonnements de nos élites sont toujours inversés : ils partent de ce qu’ils désirent pour expliquer, analyser le monde réel. De l’idée que la liberté individuelle et son corolaire, la démocratie, est le bien absolu,  ils en déduisent que toute agression contre ces notions est le fait de criminels de droit commun ; de là ils ne peuvent accepter la notion qu’il puisse exister des ennemis de l’Occident, du moins de l’Occident apôtre des idées humanistes dont ils rêvent ; d’où la hantise de ne pas désigner dans le village mondial qu’ils prônent une quelconque catégorie qui pourrait ne pas adhérer à leurs lumières ; et s’ils ne faut stigmatiser personne, à l’exception bien entendu de ceux qui ne sont pas ouverts à leurs idées (les criminels), alors ils en arrivent à relativiser tous les évènements, à leur dénier toute signification.

Cette attitude est une insulte à la logique et la démarche scientifique : au lieu de partir des faits pour tenter de trouver une théorie qui puisse fournir un modèle explicatif, et donc permettre des analyses prospectives, ils préfèrent tordre les réalités pour essayer de ne sauver leurs postulats. La posture a existé de tous temps : naguère chez les tenants du socialisme scientifique pour occulter les réalisations du stalinisme et du bolchevisme,  plus loin dans le passé chez les monarchistes de droit divin pour oublier les dérives de l’absolutisme, ailleurs chez les hindouistes pour nier les abus des hautes castes ; les exemples sont légions ; l’histoire a chaque fois mal tourné.

Vous osez dire que s’il faut être précautionneux dans la désignation de ses ennemis, il ne faut pas hésiter néanmoins à les identifier : et qu’aujourd’hui ils se nomment le fondamentalisme musulman.

Partager cet article
Repost0
30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 10:59

Derrière l’expression administrative « les gens du voyage » se cache un peuple ; peu importe que juridiquement ils soient français ou roumain ; on a l’air d’attribuer à des « papiers  d’identité» un pouvoir de  transmutation qu’ils n’ont jamais eu. La réalité de l‘existence d’un peuple tsigane (ou gitan, ou rom, ou manouche) ne fait pas l’ombre d’un doute : leur histoire existe, leur langue originelle existe.  Leur originalité est forte : elle résiste à l’intégration dans les différents pays où ils sont passés.  Ils ont peu être trouvé dans le nomadisme un moyen de lutte contre les cultures qui tentent de les noyauter, de préserver leur identité.

Comme tous les nomades, ils ne sont pas aimés par les sédentaires. Vérité incontournable depuis le néolithique. Pour les uns les attaches à un territoire ne sont que des symboles de subordination, pour les autres l’errance ne s’explique que par une propension à la rapine, au vol. Leur nomadisme est-il compatible avec notre pays ? Une fois évacués les mythes romantiques sur la beauté du voyage accessibles de fait qu’à des célibataires épris d’aventures, comment concrètement faire vivre une famille dans un pays de notre temps sans point d’attache fixe ? Comment éduque-t-on les enfants ? Comment distribue-t-on des prestations sociales, et réciproquement comment prélève-t-on des impôts ? La réponse passe par une sédentarisation, ou temporaire, ou plus probablement pour tenir compte d’activités non fixes, d’une installation sur un centre de résidence principal avec une nomadisation à partir de ce point fixe. Je ne vois pas que nos populations tolèrent de nouvelles entrées  sans que soit négocié un pacte sur un style de vie compatible avec nos exigences. Cette idée n’est pas nécessairement iconoclaste lorsque l’on entend un Rom interrogé déclarer que s’il ne veut pas retourner en Roumanie c’est faute de terre pour y vivre !

Partager cet article
Repost0
2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 12:02

Il semble maintenant qu’il soit interdit d’énoncer une critique contre un groupe de gens sans être immédiatement soumis à une contre-offensive : vous stigmatisez !  Le mot est très fort puisqu’il implique une notion d’exclusion permanente (marquer au fer rouge les esclaves fugitifs).  On pourrait aller jusqu’à dire, en suivant le même raisonnement,  que ceux qui dénoncent certains comme stigmatiseurs sont eux-mêmes des stigmatiseurs.

Comment faire pour dénoncer un comportement d’une communauté, des coutumes d’un groupe, des mœurs d’un sous-groupe, des voies et moyens d’un collectif ? Une première réponse est qu’il ne faut pas dénoncer publiquement, et que la critique doit rester privée ; certes, mais la liberté d’expression ne peut s’arrêter, comme dans les pays totalitaires, aux murs de sa maison.  Une deuxième réponse est que la liberté de comportement  doit être entière (tant qu’elle ne contrevient pas aux lois existantes) et n’admet pas de critiques tant qu’une nouvelle loi n’interdit pas ce type de comportement ; facile, mais peu réaliste car on ne voit plus comment  il pourrait être discuté de nouvelles règles qui, par définition, vont entraver certains modes de vie ou d’expression.  La troisième, très tendance, est de réserver la critique aux « sachant », en l’espèce des sociologues qui seuls auraient la capacité d’analyse et de synthèse nécessaire ; retour éternel de l’utopie d’un gouvernement des sages ; prélude, oh combien constaté de notre temps, à un despotisme de moins en moins éclairé.

Entre la haine de la parole, et la parole haineuse, depuis longtemps l’honnête homme a tenté de trouver la voie pour exprimer ses opinions.  Voie qui devient étroite lorsque le moindre de ses propos peut être taxé  comme entaché de sous-entendus, de relents,  de tristes réminiscences. Une allusion à une coutume détestable (à l’aune de celui qui s’exprime) d’une communauté et les menaces de procès sont agitées illico. Drôle de démocratie où la tolérance est limitée aux opinions majoritaires de quelques élites.

Partager cet article
Repost0
5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 18:27

Je ne comprends pas qu’il existe des équipes nationales dans ces sports de compétition pratiqués par des professionnels. Qu’est ce que la France a à voir avec les Ribery, Henry et autres Zidane. Ils ont des sponsors qui les rémunèrent grassement ? Qu’ils concourent au nom d’Adidas, Nike, Pfizer, Sanofi  ou je ne sais quelles autres marques. Les contrats commerciaux paraissent beaucoup plus important pour eux que le pays qu’ils sont censés représenter : les contrats avec les marques sont bétonnés, les attaches avec les nations sont au mieux épisodiques. En tous cas la participation de la France au Mondial commence très mal s’il s’agit de créer un mouvement d’enthousiasme chez les français et un élan d’admiration chez les étrangers.

Ce qui me navre le plus dans cette histoire est que mes impôts locaux et nationaux contribuent à faire jouer cette bande d’histrions sans panache, sans honneur, sans esprit d’équipe. Le pire serait qu’ils arrivent à gagner des matches : ce serait leur sauver une mise qu’ils ont normalement déjà dilapidée.

Partager cet article
Repost0
3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 15:30

Cette discussion sur le port de la burka se révèle prodigieusement intéressante. Ce petit morceau de tissu est un « sacré » révélateur. Que l’on pense que l’Islam est seulement une religion, ou que l’on croie qu’y est attachée une culture, alors les réactions divergent .

Si ce n’est qu’une religion, elle doit, comme les autres religions plus anciennement établies en France, uniquement se conformer au principe de séparation de l’église et de l’état et ses adeptes sont libres de faire ce qu’ils veulent tant qu’ils ne sont pas en contravention ; et un mode d’habillement, des signes extérieurs d’appartenance à une religion  ne sont de toute évidence pas une contravention ; cette liberté de la pratique religieuse indispose quand même ceux qui se baptisent « les laïcs », qui inventent pour combattre ces manifestations de foi (car s’en sont) des notions étranges de gêne pour autrui.

 

Si par contre l’Islam est aussi une culture, encore marquée par la civilisation arabe du haut Moyen-Age, alors la discussion n’est plus entre laïcs militants et croyants (de toutes confessions), mais entre tenants de la mondialisation (le métissage des cultures avec le passage éventuel par le communautarisme) et ceux qui prônent des politiques d’assimilation ou d’intégration. Bien entendu les premiers se disent les « modernes », et ils taxent les seconds au mieux d’  « anciens ».  Cette discussion là est peut-être la véritable, quoiqu’inavouée. La démonstration en est que les combattants de la burka essaient de démontrer que son port ne fait pas partie des préceptes de la religion musulmane, donc que la burka n’est pas un signe religieux, donc qu’ils combattent une pratique culturelle. Pourquoi ne le disent-ils pas ? Serait-ce honteux ? Une telle affirmation dépasserait de loin ces valeur républicaines toujours mises en avant mais qui ne sont qu’un des éléments de la civilisation française.  Elle serait de proclamer une identité qui ne limite pas le pays à une Révolution et une Constitution. Pas très bien-pensant probablement.

 

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 15:04

Entendu Edwy  Penel sur le Grand Journal de Canal+ : « nous avons une dette envers Haïti ». Toujours cette idée incroyable d’une responsabilité collective d’il y a deux siècles, de surplus transmise à des générations ultérieures. Probablement venue de la consommation mal digérée de la notion chrétienne du péché originel ; mais celui-ci frappe indistinctement tous les humains.

Entendu Lynda Asmani sur ce même Grand Journal de Canal+  parler « des blancs catholiques romains ». Etonnant comme expression. Cela fleure au minimum le délit de sale gueule. De plus grossièrement inexact : il y a des chrétiens de toutes origines, de toutes nationalités. Mais pourquoi a-t-elle utilisé cette expression : une haine non refoulée ? Un désir d’analyse sociologique basée sur une catoguérisation pour le moins étrange ?

Dans ces quelques mots lâchés par l’une ou l’autre, je ressens le même sentiment d’une haine avouée contre beaucoup de français. Triste.

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 10:18

Le débat politisé sur l’identité de la France a été lancé malencontreusement. Du coup beaucoup se sont installés dans une bunkerisation de leurs opinions liées à leur marquage à droite ou à gauche. Et pourtant le sujet existe. Et je ne crois pas du tout qu’il relève de ce positionnement droite-gauche. L’identité nationale ne se résume pas à des idées : la république, la laïcité, la démocratie, la parité ; je pense même qu’elle n’a rien à voir avec des idées car elle relève d’une mémoire collective dans laquelle entre l’histoire (de certains et non pas celle de tous), les territoires (limités géographiquement et n’incluant pas le monde entier), les cultures (consensuelles et non pas toute manifestation culturelle aussi respectable soit-elle). « Nous sommes ce que vous fûtes, vous serez ce que nous sommes » écrivait Renan en citant les spartiates.  L’identité nationale s’inscrit dans la longue durée. Et le problème actuel est notre civilisation du court-termisme, de l’immédiateté. L’action n’est valorisée que pour ses résultats tangibles et instantanés. Les seules références qui semblent compter sont celles d’aujourd’hui (l’art contemporain, la musique d’aujourd’hui, la constitution de maintenant, les combats actuels). Ce n’est que l’écume. Il est un peu dommage que la France qui a donné ces illustres historiens de la longue durée (les Braudel, Febvre, Chaunu) se polarise sur l’écume des évènements d’aujourd’hui. Certains veulent faire commencer la nation en 1789 avec la déclaration des droits de l’homme qui bien entendu a une généalogie (chrétienne surtout). D’autres avec la libération de la France en 1945 et la mise en application du programme du Conseil National de la Résistance qui est un mix de doctrines de tous bords. Certains, enfin, tétanisés par l’idée d’être passéistes , n’y voient qu’un carrefour  des cultures et des populations du monde de maintenant.

Ils sont bien réducteurs. Et pourquoi la France ne serait-elle pas aussi et surtout un sentiment, une passion, une intuition. Pourquoi toujours ce rationalisme desséchant, appauvrissant.  Ah que j’aimerais un débat qui ne soit pas dans les préfectures (la fonctionnarisation, vieil ennemi national), un débat qui soit interdit à toute personne disposant d’un mandat électoral  (que l’on purge la discussion des pensées électoralistes).

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 16:07

Les interdits se multiplient. Un dernier exemple sur le grand journal de Canal+. Alain Duhamel a eu bien du mal, face à Thomas Legrand et Joseph Macé-Scarron,  à défendre l'idée qu'il était possible de discuter de l'identité nationale ou française, ou de l'immigration, ou encore de l'Islam; le tout était de le faire au moment opportun et avec les mots qu'il fallait.
Une saine réaction face à la bordée d'injures envers tous ceux qui abordent le sujet, citons au hasard : fasciste, nazi, colonialiste, islamophobe, débateurs à la con etc ...
Quand même étrange dans une société qui se targue d'être en pointe sur la défense de la liberté, d'entendre ce concert sur quasi toutes les ondes, dans presque tous les éditoriaux,  que la seule vérité est l'Universalisme, que toute autre opinion relève de l'étroitesse d'esprit voire d'un esprit de haine de l'"étranger"; l'autre vérité intangible, à les entendre, est le relativisme, que toute autre opinion relève du commutarisme. Tout celà est enrobé d'un respect idolâtre des "Lumières", de la Révolution, et de la laïcité.

On a envie de redire que les vérités sont multiples (sauf bien entendu dans les théocraties).  Que la discussion est le seul moteur possible pour trouver des solutions (sauf pour les despotes éclairés ou non). Que la confrontation des idées, est bien entendu dangereuse (on peut être converti par son adversaire, on peut être submergé par des réactions populistes), mais ce danger doit être non seulement affronté mais désiré. Même dans les religions la vérité révélée est soumise au doute permanent.





Partager cet article
Repost0
30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 15:20

Les belle voix résonnent pour stigmatiser la votation de nos amis suisses. Amusant d’entendre celle des laïcards défendre la présence de minarets (voir articles et commentaires de Libé) ! Rigolo le concert  des éditorialistes contre la démocratie directe, contre la tyrannie de la majorité, leur déception de constater que les sondages ne veulent rien dire !

Mais vous avez tort de leur  jeter la pierre, Monsieur Frappat, en dénigrant  leur souci de l’identité, en vitupérant leur hypocrisie. Vous auriez mieux fait d’essayer de comprendre. Personne n’a interdit  le culte musulman en Suisse, juste voté une interdiction de signes trop marqués. Le sujet est bénin. Il marque néanmoins le refus d’une islamisation rampante ; celà est-il un sujet trop dur à aborder ? Que faut-il penser de la polygamie, du statut des femmes, des pratiques d’excision, de la chariah, du Coran parole révélée et intouchable ; toutes ces pratiques culturelles sont-elles  miscibles dans notre civilisation ? Oui, Non ? Si oui dans quelles conditions ? Voilà ce que, sans hypocrisie vous auriez pu aborder.

Une civilisation n’a pas à être ouverte ou fermée (le choix d’un des adjectifs est un préjugé) elle existe ou meurt. Pour exister elle doit s’adapter, mais pas se renier. Vous préférez, semble-t-il, exorciser les peurs dans la repentance, c’est votre choix.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 09:59

On essaie de nous construire une parcelle d'identité nationale autour du football, du maillot bleu, de la fraternité du black-blanc-beur, de la marseillaise chantée dans les stades.  A l'arrivée nos héros sont Zidane (le type au coup de boule), Thierry Henry (le tricheur qui veut rejouer le match une fois qu'il est sur que c'est trop tard), notre expresssion les défilés de la victoire sous le drapeau algérien pour célébrer la victtoire de l'Algérie sur l'Egypte et notre combat la défense des niches fiscales pour des joueurs soucieux de commercialiser leur image avec un maximum de profit.
Non vraiment cette idendité là bâtie sur des valeurs de compromis, de "realpolitik" au mieux m'indiffère; au pire elle m'exaspère lorsqu'elle est défendue explicitement ou implicitement par quasi tous les hommes politiques. On ne bâtit par la fierté nationale sur l'abscence de contrôle de soi, la triche, les exploits d'étrangers et surtout les profits de stars surpayées.

Partager cet article
Repost0