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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 18:16

Un pays sans nom, passé d'une dénomination fleurant le département IIIème république (l'Oubangui-Chari, coincé entre l'Orne et le Pas de Calais), à une appellation improbable, la république Centrafricaine; centre de rien du tout, au milieu de nulle part, perdue entre les confins du Sahel et les franges de la forêt vierge.

Un pays sans histoire, sinon celle de l'errance d' anciens esclaves bantous fuyant les razzias des peuls, puis celle du travail forcé au service de misérables entreprises forestières et minières, enfin celle de l'humiliation sous le joug de despotes obscurantistes; trop excentrique pour faire partie d'un quelconque empire, oublié des bienfaits de la colonisation, ravalé parmi les pays les plus malheureux de la planète par des gouvernements de malfrats.

Que va faire la France là-bas : empêcher des massacres en confisquant les armes ? Dans un pays plus grand que la France avec un millier d'hommes qui sillonneront le terrain ? C'est un mensonge ou une plaisanterie ! Affirmer la présence de la France dans un pays aux abois ? Celà fait un an que la situation s'était détériorée, que les forces de l'ordre en uniforme (policiers, douaniers, gendarmes) avaient disparu; il fallait s'en apercevoir avant et ne pas arriver trop tard ! Rendre confiance en notre pays aux nations avoisinantes ? Qu'ils fassent leur police pour ne pas être contaminés !

"Il fallait indiscutablement que la France intervienne en Centrafrique" assène le belliciste Bernard Guetta, chantre de la guerre en Lybie, en Syrie, au Mali, et fidèle porte-parole de la pensée élyséenne. Il fallait surtout, où y aller beaucoup plus tôt, lorsque la Selenka a renversé le régime existant, où assurer le commandement et la logistique de troupes des pays voisins. Il ne fallait pas se lancer dans un bourbier, sans les moyens nécessaires, sans les appuis indispensables, et beaucoup, beaucoup trop tard.

Hollande dit, la lanterne à la main :
J'ai beau chercher, où est ma stratégie ?
Elle était là pourtant hier matin.
Me l'a t’on prise ou l'aurais-je égarée ?
Prodige heureux ! La voilà, la voilà !
Ô ciel ! Que mon âme est ravie !
Mais non, qu'est-ce donc que cela ?
Ma foi, encore une armée ennemie.

On ne bataille pas aux quatre coins du monde, sans missions, sans objectifs, sans moyens, au seul nom de la lutte contre l'oppression.  C'est la politique du père Ubu.

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 15:34

La France s'est ridiculisée dans l'épisode syrien. Poussée en avant par Obama, elle a réclamé une "punition" du régime d'Assad. Puis le président américain a laissé Kerry susurrer qu'une idée pourrait être de faire un inventaire des armes chimiques syriennes; propos repris au vol par le Kremlin. Et voilà les Etats-Unis et l'URSS qui engagent des pourparlers en oubliant de prévenir la France qu'il n'était plus question de frappes de rétorsion, et en omettant bien entendu de l'inviter à la table des négociations avec la Syrie.

Cet épisode tragi-comique est symptomatique de la dérive de notre diplomatie :

1° application d'une doctrine "atlantiste", très ancienne chez les socialistes, qui consiste à être le larbin des Etats-Unis en échange de je ne sais quoi; avant l'épisode syrien, cette doctrine avait déjà été appliquée avec l'affaire Snowden dans laquelle la France a oublié d'être terre d'asile; elle est dans la droite ligne des bombardements en Serbie, de la réintégration dans l'organisation militaire de l'OTAN et de la libération du Koweit, ou de l'invasion de la Syrie; nous avons avalisé l'espionnage de nos communications, nous avons laissé place libre économiquement à l'Allemagne dans l'ancienne Yougoslavie, les Etats-Unis sont toujours les maîtres militaires de l'OTAN, nous n'avons eu aucune retombée financière au Koweit, pour ne rien dire de l'état d'anarchie dans laquelle nous avons laissé la Lybie.

2° déni des réalités qui se fait jour dans la diplomatie comme dans la conduite de l'économie, ou la politique pénale; fruit d'une confusion entre discours et actions, fruit de raisonnements dits moraux (ou humanistes) qui cachent mal notre inappétence (et surtout nos manques de moyens) à nous engager dans des opérations décisives; l'exemple du Mali éclaire tout à la fois l'efficacité de nos armées et de leurs personnels et leurs limites : nous avons gagné une bataille mais certainement pas la guerre qui germine dans tout le Sahel; le résultat de cette schizophrénie est que l'on en arrive à une idée infantile qui est de "punir" Assad, tout en avouant qu'on n'a pas les moyens de le renverser; à notre alignement sur un front révolutionnaire noyauté par des terroristes en oubliant les minorités rassemblées malgré tout leur dégout et leur méfiance derrière le dictateur syrien.

3° application d'une doctrine de l'ingérence qui peut s'imaginer pour une superpuissance mais est un symbole d'arrogance pour une puissance moyenne comme la France; cette idée de l'ingérence est vieille comme le monde, et a toujours servi à tous les impérialismes à habiller d'oripeaux leurs désirs de puissance; ce n'est pas en travestissant l'idée pour protéger des populations d'un pays que l'on peut l'accepter; quelles populations protéger ? les minorités ? la majorité ? ceux qui ont été élus ? ceux qui pourraient être élus ? Les bons sentiments fatiguent lorsqu'ils ne précèdent pas des bonnes actions.

4° déni de méthode qui fait croire que les déclarations publiques peuvent remplacer les négociations; le seul résultat est de se mettre à dos ceux à qui on n'a pas (ou pas assez) parlé et de fournir de faux espoirs à ceux que l'on soutient oralement sans pouvoir ou vouloir contribuer à leurs efforts de guerre, de révolution; le seul lieu où le gouvernement estime nécessaire de ne rien dire, ou pas grand chose, est celui de la représentation nationale. La scène mondiale n'est pas une reproduction des bancs de notre Assemblée Nationale, et les déclamations se heurtent très vite aux égoïsmes nationaux.

Dans sa diplomatie, comme ailleurs, notre président montre les mêmes faiblesses : sectarisme qui se travestit en fermeté, refus de l'obstacle qui est camouflé derrière les prétendues fautes des "autres".

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 09:58

Après avoir agoni d'injures Ben Ali qu'ils avaient tant adoré, Moubarak qu'ils avaient tant respecté, Khadafi qu'ils avaient tant craint, nos gouvernants se mêlent maintenant de vouloir soutenir par les armes la rébellion contre Assad qu'ils avaient tant chouchouté. L'échec de toutes ces révolutions arabes est pourtant patent. Les tunisiens et surtout les tunisiennes perdent leurs droits élémentaires. Les égyptiens attendent le prochain coup d'état militaire. Les lybiens sont revenus à l'état tribal. Les yéménites enlèvent, pillent, assassinent comme jamais. Mais nos grandes âmes persistent à nous faire prendre des vessies pour des lanternes : à l'encontre du bon sens le plus élémentaire, elles veulent nous faire croire que des élections qui portent au pouvoir des majorités obscurantistes sont des progrès de la démocratie.  A l'encontre de la réalité, ils passent l'éponge sur l'oppression renforcée subie par les coptes, la perte de libertés de la femme tunisienne, la partition de la Lybie entre Senoussis, Toubous et Tripolitains. Ces révolutions arabes l'Europe, la France ne les avaient au départ ni voulues, ni encouragées. Puis vint l'épisode lybien, où entraînée plus par la haine de l'humilié, que par le raisonnement, la France (et l'Occident) ont cru bon d'intervenir  afin de se débarasser d'un potentat ingérable; il n'est pas évident que cette option militaire ait été la meilleure.

Maintenant, la situation en Syrie est autrement complexe; il ne s'agit plus de se rallier in extremis à un nouveau régime comme en Tunisie ou en Egypte, ni d'anticiper une succession de Khadafi inéluctablement porteuse de tensions. Là clairement nous sommes entrés dans une guerre civile, non pas entre un despote et ses fidèles aveuglés d'une part et des adeptes de la démocratie et de la liberté d'autre part mais entre sunnistes salafistes (dont personne ne sait combien ils représentent parmi les 70% d'habitants de cette confession)  et les minorités alaouites (10%), chrétiennes (8.5%), druses (1.1%) chiites et autres hétérodoxes musulmans (2.4%). Le soulèvement salafiste, est de toute évidence et depuis le début aidé, armé, soutenu par les monarchies de la péninsule arabique, et les minorités au pouvoir à Damas par la Russie et l'Iran. La lutte engagée est une vieille affaire entre persans et arabes pour le contrôle de la Mésopotamie, entre russes et turcs pour le contrôle de la Méditerranée orientale. La Chine et Israël jouent un rôle trouble, destiné plus à maintenir un foyer d'infection que d'apporter une solution.

Quel est le devoir des états européens ? Certainement pas de défendre les libertés : lesquelles d'ailleurs, celles de ceux qui sont écrasés sous les bombes d'Assad, ou celles des minorités qui craignent d'être exterminées ? Certainement pas d'aider un camp : celui des djihadistes (terroristes potentiels et déjà actifs) ou celui des gouvernementaux (terroristes effectifs). Certainement pas de jouer les marchands d'armes, ce qui serait au mieux une politique de Gribouille. La seule mission de la France et de l'Union Européenne est de défendre son intérêt : celui de ne pas se laisser se développer une zone de guerre quasiment à ses frontières, avec tous les risques d'extension possibles; celui donc de défendre à tout prix un embargo non seulement sur les armes, mais aussi sur les financements des parties en guerre; celui d'amener à une table de négociation les deux parties, et non pas d'excommunier une des parties.

Mais au détriment de l'intérêt des européens et des syriens, la France préfère se draper dans des positions contraires au droit international  en anathémisant Assad, en reconnaissant comme légitime un pouvoir insurrectionnel; elle nous encense avec des propos sur les droits de l'homme en se focalisant sur les seuls crimes d'une des parties, et en oubliant la dangerosité de l'autre partie; elle se vautre dans le respect de médias qui croient que la démocratie est la clef de toutes les solutions alors qu'elle n'est qu'un mode de gouvernement à l'occidentale; elle est l'expression d'une arrogance sans justification face à un pays vieux de plus de  5000 ans.

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 15:26

Hollande fut qui Mali panse. Un héros nous est né, un chef nous est donné.

Au fracas des Mirag' qui bombardent l'Adrar,

Superbe, maitrisant son parti qui s'effare,

Dans le Sahel ébloui,

l'Imperator flamby.

Un délire politico-médiatique entoure la décision du président de faire intervenir nos troupes au Mali : avec une mâle assurance certains nous assènent l'exigence de l'union nationale; mais enfin que diable, la mobilisation générale n'a pas été proclamée, personne ne nous a demandé d'apporter l'or caché dans nos matelas  à la Banque de France pour financer l'effort de guerre, il ne s'agit à tout prendre que de sauver le régime sans légitimité de Bamako. D'autres s'extasient sur l'esprit de décision du soi-disant aboulique : il a su renier ses promesses de campagne pour lancer nos braves pioupious dans un raid contre les méchants islamistes du Sahel; oui, mais pourquoi maintenant, pourquoi avoir attendu janvier, tout était en place depuis des mois pour qu'AQMI soit attaque le sud du Mali, soit tente de déstabiliser le Niger; attendait-on que les terroristes soient mieux armés, plus organisés logistiquement ? Et le concert de silence de la gauche humanitaire, droit de l'hommiste, sur la répression violente par l'Algérie de la tentative de prise d'otages d'In Amena ? Il faut souscrire au nom de la raison d'état ?

Comme tous les indécis il a pris sa décision trop tard : c'est Gamelin lançant ses troupes une fois que les allemands ont attaqué, après avoir attendu des mois derrière sa ligne Maginot. Il aurait du penser à la remarque de Mac Arthur : toutes les défaites s'expliquent en deux mots "too late".

Inaccessible aux leçons récentes de l'histoire, il n'a pas su analyser la difficulté de lancer des troupes au sol, suréquipées, contre des guérilleros sous-équipés pouvant se fondre dans la population ou se protéger par des boucliers humains. Les frappes aériennes, faites à temps, auraient pu au moins anéantir la logistique, en plein désert, des katibas de terroristes.

Il n'y a aucune raison pour ne pas critiquer une mauvaise décision, prise au mauvais moment.

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 17:25

Hollande déclare le 10 janvier 2013, à propos de l'assassinat de trois activistes turcs :  "C'est horrible, (cela touche) directement trois personnes dont l'une (était) connue de moi et de beaucoup d'acteurs politiques, car elle venait régulièrement nous rencontrer".

Le président de la France trouve normal de rencontrer une représentante d'un mouvement inscrit par nos alliés (Turquie, mais aussi Etats-Unis) sur une liste d'organisations terroristes. Ou il est cynique et considère que les traités signés par la France sont des chiffons de papier; mais encore faut-il qu'il ait un motif puissant pour offenser ainsi deux états importants; où plus probable il se prend pour une sorte de Danièle Mitterand entichée de kurderie , mais il devrait se souvenir que ce n'est pas lui la "première dame".

Hollande promet le 9 juillet 2012 aux représentants de la communauté arménienne le vote d'une nouvelle loi pénalisant la négation du génocide arménien.

Le président de la France trouve normal de mettre à l'index un état plutôt démocratique qui a certes un peu de mal avec son histoire. Encore une offense gratuite envers les turcs pour un profit que l'on ne saisit pas très bien; à moins qu'il ne considère qu'il est de bonne politique étrangère de satisfaire un groupe de pression en France. Et si notre pays avait accueilli des immigrés Manhattan, membres de la grande tribu des Delaware, rescapés des massacres, aurait-il fallu mettre à l'index les Etats-Unis pour leur génocide des Indiens ?

A travers ces deux exemples, apparaît l'inconsistance d'une politique étrangère avec un pays qui joue un rôle majeur en Méditerranée, Proche-Orient et sud de l'Europe. La Turquie réagit très mal à ces piqures : elle ne les comprend pas; nos deux pays ont des objectifs communs évidents, ramener la paix  en Syrie, au Liban, développer des liens économiques déjà très nourris, se méfier de l'impérialisme iranien, jouer les intercesseurs entre Israël et le monde arabe, promouvoir des régimes apaisés dans le monde arabe. Mais le mot de Turquie n'a pas l'air d'exister dans la bouche de notre chef de l'état. Il imagine vaguement une visite, mais préfère d'abord se consacrer à nos anciennes colonies. Il est trop vieux dans un monde trop jeune pour lui. L'avenir d'aujourd'hui, autour de la méditerranée se situe aux deux extrémités de ce bassin : le Maroc et la Turquie; les deux pays qu'Hollande a choisi d'ignorer, il préfère une Algérie, sans aura, sans prestige, emprisonnée dans une rente pétrolière exploitée par quelques nomenklaturistes. Il néglige, pire il offense gratuitement, un pays influent, débouché des riches royaumes pétroliers de l'Asie Centrale, pont entre l'Orient et l'Europe, à l'économie dynamique, au peuple avide de se développer par son travail.

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 16:35

Après avoir été le lèche-cul de sodomistes parisiens, le voilà qui s'improvise lèche-bottes de généraux algériens cacochymes. Comme toujours il faut au revenir au texte (celui du discours d'Hollande devant l'Assemblée nationale algérienne) : il hésite entre la flagornerie et le mensonge. La flagornerie pour dire ce qui va plaire à ces députés mal élus : des crimes d'une autre génération commis au détriment des braves par des lâches, et que je te déplore Sétif, Guelma, Kherrata, sans verser une larme sur les massacres d'européens qui ont précédé. Le mensonge pour nous décrire une Algérie dynamique qui aurait succédé à un colonialisme injuste et brutal; le dynamisme de l'Algérie d'aujourd'hui est le monopole d'une caste d'apparatchiks corrompus, la honte générale dont est affublée le colonialisme est trop globale pour ne pas être insultante pour tant d'administrateurs qui ont déployé leurs talents sans nécessairement humilier, tant d'entrepreneurs qui ont faite preuve de leur activisme sans nécessairement opprimer. Mais la recherche de vérité dont voudrait s'honorer notre président ressemble plutôt  un TOC (Tic Obsessionnel Compulsif) ; elle ne consiste qu'à dire ce qui paraît vrai pour certains; elle n'est qu'une manipulation de faits pour s'attirer la confiance (d'ailleurs très mesurée) de ceux qui l'écoutent; elle est un tripotage  de l'histoire qui ne fait qu'affaiblir celui qui y consent.

Le passage de huit mois de François Hollande à l'ambassade de France  Alger, ne lui a pas servi à comprendre le passé de ce pays, au travers des colonisations successives des différents empires arabes, puis turcs, enfin français, puis enfin l'ethnogenèse d'un peuple algérien à la faveur de l'écroulement des puissances de l'Europe occidentale depuis le début de leurs guerres civiles en 1914, à la faveur du désintérêt profond de la France métropolitaine pour cette province barbaresque; les circonstances ont favorisé l'éveil d'une conscience nationale algérienne face une domination mesquine, sans imagination, sans directives. Il n'est même pas arrivé à citer le général de Gaulle qui a eu la volonté de donner une indépendance nécessaire.

Son élection à la présidence de la République ne lui ouvre pas les yeux et ne l'empêche pas de faire des simagrées à une gérontocratie qui se survit depuis cinquante ans dans le sang de son propre peuple, la haine de ses voisins, la peur de tout espace de liberté. A quoi bon nouer des liens avec ce vestige du passé, contemporain des Assad, Moubarak, Khadafi, Ben Ali. Comment croire au futur d'une caste qui a préféré l'exploitation à son profit des rentes pétrolières et gazière, et n'a pas su manifester depuis cinquante ans la moindre intelligence économique.

Promenade affligeante d'un président qui fait penser de plus en plus à Mac Mahon qu'il aurait du paraphraser : "c'est vous l'algérien ? et bien continuez !".

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 09:05

Une diplomatie se définit par la clarté des objectifs, la crédibilité des intentions et par dessus tout le choix de l'axe principal de l'effort. C'es en respectant l'ensemble de ces paramètres qu'une action diplomatique peut efficacement oeuvrer.

C'et donc à juste titre que le chef de l'état a mis en exergue l'instabilité du monde d'aujourd'hui née de l'effacement de la superpuissance américaine et de l'absence de pouvoirs régionaux influents et responsables; la menace terroriste et surtout la dissémination nucléaire deviennent des enjeux majeurs; l'Iran se retrouve légitimement en première ligne de ses préoccupations : il développe le nucléaire, probablement à des fins militaires; il menace ses voisins (péninsule arabique, Irak, Israël).  Parmi les nouveaux moyens d'actions contre l'Iran, tenter d'agir sur son allié, la Syrie, qui est devenu un maillon faible du fait des barbaries de son régime est légitime. L'intention reste crédible, lorsque elle se limite à la mise en place de contraintes que je qualifierais d'hors-sol : zones d'exclusion aériennes plus ou moins élargissables, zones d'exclusion terrestres elles aussi modelables en fonction des circonstances, dont la mise en place peut se faire à partir de notre allié turc, et avec l'appui des bases américaines du secteur. L'objectif  est symbolisé à outrance  Bachar El Assad doit partir; mais c'est en celà qu'il devient un outil opérationnel simple; le plus complexe, les conditions de son départ, les conditions de son remplacement restent entièrement floutées afin de laisser les mains libres à toutes les négociations possibles avec les oppositions, les transfuges, et l'acteur incontournable et stratégique qu'est la Russie en cette partie du monde.

Il est dommage que le président ne se soit pas livré au même exercice  sur le plan de la diplomatie économique.  La faiblesse de son discours sur l'Europe témoigne de l'insuffisance de l'analyse : à quoi sert l'Europe ? Une zone de culture commune, un futur pays, un contrepoids aux pays émergents; quelles leçons faut-il tirer des décennies passées d'existence de l'Euroland  ? Fut-ce un boulet, un frein, une étape. Faute de ces réflexions, l'objectif  reste flou; certes c'est pour ne froisser personne, mais on ne voit pas comment une équipe peut aller quelque part sans s'être fixé le choix des étapes. L'intégration budgétaire que l'on comprend en filigrane est absurdement prise comment un but alors qu'elle serait tout au plus un moyen.

La même confusion, du coup, s'installe quant à l'axe d'effort choisi : les petits pas et le pragmatisme deviennent des choix alors qu'ils ne sont au mieux qu'une méthode.

L'ensemble de cette diplomatie européenne devient de ce fait non crédible : qu'en pensent les cofondateurs de l'Europe (Allemagne, Italie), qu'en pensent les adhérents instables (Grande Bretagne, Espagne, voire Pays-Bas). L'impression laissée est que le poids des dettes est devenu le moteur de notre action diplomatique : le problème 'est plus de savoir où l'on va, mais d'éviter les coups de pieds au cul de la finance internationale. Une telle absence d'ambition nous laissera comme un bateau sans pilote, errer  au gré des vents, et des courants, sous l'influence des diktats allemands, des frousses des grands contributeurs mondiaux, et des petitesses bruxelloises.

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 11:24
Angela Merkel, qui l’eût cru, se met en piste pour remporter une médaille de l’humour : elle aurait invité notre cher président à une représentation au Festival de Bayreuth du Vaisseau Fantôme de Wagner ; le titre en allemand de cet opéra est « Der Fliegende Holländer » ou le Hollandais volant. La symbolique de cette charmante idée est incroyablement riche : - allusion au Hollande en train de faire les poches des français avec une bonhommie naturelle, et la complicité de son sbire de premier ministre et de sa bande de parlementaires ; - évocation du capitaine de pédalo brocardé par ses futurs ministres, promu au rang de commandant d’un vaisseau volant au-dessus des flots de la crise ; - interrogation sur le flou, l’indicible, l’approximatif, en un mot le caractère fantomatique de l’action de notre François national. Serait-ce un épidémie que cette tendance des autres dirigeants à ce foutre de la gueule de notre coquelet gaulois : après Cameron et ses plaisanteries sur le tapis rouge qu’il voulait déployer en faveur de nos futurs exilés fiscaux, après Poutine qui ne répond pas à une journaliste lui demandant , en pleine conférence de presse à l’Elysée, ce qu’il pensait de Hollande, maintenant Angela qui se met à dauber directement sur notre héros ?
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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 14:00

Pourquoi tous les correspondants de presse sont photographiés, enregistrés depuis la zone rebelle d'Homs, et non depuis Damas ? Une seule vérité mérite l'attention? Le romantisme (et donc l'attention de l'auditeur occidental) est du côté des insurgés ?

Comment sont approvisionnés en armes et munitions l'Armée syrienne de libération ?  Par des pillages des casernes, par des importations financées par la diaspora syrienne, nous rétorquent les porte-parole de la dissidence. Peut--être vrai, peut-être court. En tous cas nous n'en saurons rien car cela n'intéresse pas les journalistes.

Les adversaires des rebelles sont listés pour mieux les stigmatiser; un grand mot que celui d'adversaires, tout au plus des méfiants, car personne ne soutient le régime d'Assad (au moins officiellement). Et dans le fourgon des ennemis de la démocratie (car c'est implicitement ce que sont ceux qui ne soutiennent pas explicitement les rebelles d'Homs) on retrouve pêle-mêle : les chiites iraniens, les terroristes du Hezbollah, Poutine et son complexe militaro-industriel, les anonymes et d'autant plus inquiétants dirigeants chinois, et enfin le Front National et sa bande de négationniste en tous genres. Les supporters des autres sont limités à quelques démocraties ou trop impuissantes ou trop prudentes; leurs seuls vrais amis sont les peuples, les amis de la liberté. Tant de diabolisation lise perplexe.

Evidemment les blessés et les morts ne tombent que d'un côté, et ils sont plutôt des femmes et des enfants. On se demande bien à quoi sert cette armée de libération si elle est incapable d'abattre même un seul sniper. Mais on se demande aussi comment il se fait qu'avec des chars, des obusiers, l'armée d'Assad piétine depuis des mois dans les banlieues d'Homs. RIen ne nous est dit sur une question aussi triviale; le déluge des mot et des images se concentre sur les images héroïques des reporters qui risquent leurs vies pour témoigner.

 

Ce ne sont que des questions auxquelles un individu lointain du champ des opérations ne peut répondre. Mais ce sont des questions que les journalistes ne veulent pas travailler. Il s n'entendent pas nous laisser faire une opinion, ils nous délivrent leur vérité d'amateurs de scènes violentes, de blanc et de noir, et d'énigmes sans réponses.

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 11:05

Les Grecs ne veulent pas payer d'impôts pour plein de bonne raisons :

- l'église orthodoxe parce qu'elle prétend avoir besoin de ses ressources pour faire la charité,

- commerçants et clients qui évitent de payer la TVA puisque c'est plus de profits pour les uns (économie au noir) et moins de dépenses pour les autres,

- les armateurs parce qu'ils ont placé leur fortune hors des frontières,

- tous les propriétaires fonciers parce qu'ils refusent l'établissement d'un cadastre,

Les Grecs ne veulent pas trancher dans leurs défenses :

- leur armée est toujours aussi disproportionnée par rapport à la taille de leur pays, avec des missions incompréhensibles : veulent ils annexer Chypre, se défendre contre une attaque turque sur trois ilots de la mer Egée ?

- leur fonction publique est toujours aussi pléthorique, incompétente, inefficace malgré des plans de réduction d'effectifs, toujours votés,  jamais appliqués,

Les Grecs prétendent toujours vouloir appartenir à l'Europe, en promettant et votant n'importe quoi :

- pour continuer de toucher des subventions,

- pour que certains abandonnent leur dettes, afin qu'ils puissent continuer d'emprunter à d'autres.

 

Au nom de quel principe l'Europe continue-t-elle d'aider de pareils jean-foutres, si ce n'est par peur, d'une contagion de la méfiance des marchés financiers, d'une fragilisation de nos établissements financiers si les banques grecques s'écroulent, de la propagation de l'idée que la sortie de l'euro est pensable pour d'autres pays. La peur est mauvaise conseillère dans les trois cas :

- les marchés financiers ne sont pas tétanisés par une faillite de la Grèce probablement inéluctable, mais par l'incapacité des gouvernants européens à trancher dans le vif,

- nos établissements financiers peuvent supporter la perte de leurs actifs grecs, et la Banque Centrale Européenne a déjà mis en pace un outil de maintien illimité de leur liquidité,

- la sortie de l'euro en catastrophe n'est une tentation pour personne; la réforme complète de l'euro est un impératif.

 

Alors à quoi bon tergiverser et charger la barque de pays déjà surendetté pour sauver un pays qui ne veut rien.

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