Sinistre réunion de l’OTAN à La Haye : une bande servile de chefs d’état et de gouvernement, sous l’égide d’un secrétaire général confit d’humilité, ont versé leur tribut à la puissante Amérique. Rien n’a été dit de l’utilité de l’OTAN : une alliance contre la Russie ? Tout a été dit du montant du montant des dépenses militaires auxquelles devaient s’astreindre les états vassaux de l’Europe : budgets qui devraient servir à s‘approvisionner auprès des Etats-Unis (d’ailleurs la Grande-Bretagne a immédiatement annoncé une commande de F35).
L’Allemagne est sous tétanie de la révélation qu’elle est nue : pas d’arme atomique, une armée indigente et qui ne sait pas combattre; alors elle en rajoute dans les euros à consacrer à acheter la protection trumpienne.
La Pologne est frissonnante de la peur de son puissant voisin. Elle n’arrive toujours pas à comprendre que des alliés lointains et inconstants ne seront jamais une assurance tous risques pour sa sécurité.
L’Italie et l’Espagne, noyées dans leur affairisme, toujours isolationnistes depuis des siècles, croient à leur survie sous une vague protection étrangère. Ils font leurs dévotions au plus puissant du jour : Trump.
La France continue de perdre son âme. Son président avait déclaré que l’OTAN était en mort clinique et n’embraye pas pour trouver une alternative. Il semble même accepter que le moribond devienne un outil de participation (si jugé nécessaire) aux projets impérialistes que n’arrête pas d’agiter l’Amérique depuis des décennies : la sauvegarde de Taiwan, une alliance avec la Russie contre la Chine, un aire de coprospérité entre arabes, juifs, persans et turcs au Moyen-Orient sous l’égide bienveillante des armées du président de la première puissance du monde.
Que Trump (comme ses prédécesseurs et probablement ses successeurs) ait des buts stratégiques qui soient utopiques ou ne conviennent pas aux pays européens, ne paraît gêner personne sur le sol européen. Que les Etats-Unis soient un péril pour l’existence même d’une Union européenne libre de tous liens ne semble pas encore clair.
L’embrassade de la babouche a dépassé les bornes. L'absence de doctrine stratégique sombre dans des abysses. La servitude est acceptée.