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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 10:36

L’accord qui se dessine avec la Grèce obéït aux principes de précaution, et de solidarité : par frousse les gouvernants européens imposent un accord absurde, au nom d’une prétendue solidarité ils empêchent les grecs de prendre leurs responsabilités.

La peur des marchés financiers (qui ne pensent pas que la Grèce soit too big to fail), la peur des russes (qui n’ont pas les moyens d’aider la Grèce, sinon épisodiquement), la peur des turcs (qui ont ironiquement proposé leur aide), la peur des opinions publiques (qui ne se font guère de souci pour leurs vacances dans le pays de la moussaka et du raisiné), la peur d’Obama et de Xi Jinping (qui ne pensent qu’à leur taux de croissance et donc à une résolution rapide de la crise) ont entrainé les européens dans un bricolage insensé consistant à remettre des sous sans donner les moyens d’un redémarrage ; ce serait remettre du carburant dans un moteur sans remettre de l’huile.

La solidarité est brandie curieusement, et comme toujours, pour privilégier une solution court-termiste : il faut aider tout de suite ceux qui se foutent de votre gueule depuis des années et qui continuent de le faire (il suffit de constater la baisse des recettes de TVA en Grèce de 40% depuis le début de l’année) ; le propos n’est pas, au fond, d’aider les grecs à s’en sortir, mais de donner aux autres peuples européens la satisfaction d’avoir aidé un pays dans le malheur ; la solidarité est la technique qui consiste à maintenir la tête hors de l’eau à un malheureux en train de se noyer, sans pour autant lui donner les moyens de sortir de l’eau.

Le désastre ce cette négociation au long cours sur le Grexit aura déjà eu des résultats perceptibles : méfiance retrouvée entre les peuples exaspérés par la longueur de cette grand guignolade, incrédulité des autres états du monde en la capacité de l’entité européenne à décider et surtout à décider rationnellement. Le résultat à venir sera, tôt ou tard, la constatation de l’impossibilité du remboursement de la dette, et l’inexistence des conditions nécessaires au redémarrage de l’économie. Ni l’un, ni l’autre de ces sujets n’ont été abordés dans le prétendu règlement proposé par Bruxelles.

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