Elle serait partout. Construite à partir de « fake news « . Propagée par des officines aux mains le plus souvent de Poutine et ses suppôts. Tout celà est probablement vrai, mais il reste deux questions primordiales :
- qui juge, parmi toutes les opinions exprimées, celles qui sont des manipulations,
- qui décide que ceux qui ont subi ces manipulations ne les ont pas détectées et ont donc été bernés.
Toute personne qui lance une opinion, un programme, essaie toujours de convaincre s’il est un homme politique à la recherche d’électeurs ou un journalistes à la recherche de lecteurs ou d’auditeurs. Ce faisant il tente normalement de présenter du mieux possible ses raisonnements, ce qui, bien entendu n’est pas critiquable. Il peut parfois oublier, ou plutôt omettre, de parler des faits ou des des circonstances qui ne corroborent pas ses arguments; nous sommes déjà dans la manipulation la plus courante qui traverse tous les programmes et tous les éditoriaux politiques : le mensonge par omission. Un cran plus loin est la création de fausses statistiques ou d’évènements fictifs dans le but de susciter des réactions télédirigées : la manipulation est entière, mais finalement plus rare car le mensonge total peut se révéler contreproductif s’il est révélé. Le demi-mensonge qui ne peut être complètement nié est plus efficace; le plus dangereux, dans la manipulation, est le mélange intime de vrai et de faux.
Toutes les personnes que l’on prétend manipulées par des information erronées, ou le plus souvent insuffisantes ou à moitié fausses sont-elles réellement les personnes crédules que l’on se plait à imaginer. Dans le processus d’une élection, qui est souvent l’évènement que les manipulateurs désireraient fausser, qui peut dire que l’électeur n’a pas su faire un tri dans ce qui lui a été dit ou écrit, qui peut assurer que le choix n’a pas été fait en dehors des informations biaisées qui lui ont été présentées. Une manipulation ne peut pas se réduire à un achat de votes en bonne et due forme ou bien à un vote sous influence de menaces.
Le danger qui plane est au second degré : insister sur une manipulation pour disqualifier un vote et les électeurs qui auraient succombé à l’erreur. Ce pourrait être une manipulation à base de prétention de manipulation. Plus grave ce pourrait être l’idée que l’électeur (ou du moins certains électeurs) n’est pas assez mur pour voter en toutes circonstances. Annuler une élection en disant que les électeurs ont mal voté est la légitimation de la disparition de la démocratie pour tous au profit d’une d’oligarchie d’experts ou de sachants.