Il faut faire son miel partout où il est possible. Enfin un responsable politique, François Hollande, qui ose aborder les grands principes d'une réforme fiscale.
Oui, un impôt doit frapper tous les revenus, qu'ils soient issus d'une activité (déjà fait et plutôt lourdement), du capital (déjà fait), ou des transferts sociaux : ce n'est pas fait et c'est une hérésie. Un impôt doit être neutre vis à vis des différentes formes de revenu. L'impôt ne doit pas être un outil de justice sociale. C'est ainsi qu'il dérape jusqu'à exempter de l'Impôt sur le revenu trop de gens, qu'il ne fiscalise pas le RMI, ou les aloocations de tous genres ce qui aboutit à la création de niches fiscales privilégiant certains au détriment d'autres. Bien entendu une revue complète de la fiscalité personnelle, avec la fusion CSG et IRPP, avec la disparition intégrale de toutes les niches fiscales, s'accompagnera nécessairement d'une hausse des transferts au profit des différentes catégories qui en ont besoin : les familles, les chomeurs, les personnes ayant besoin d'une aide au logement, les vieillards, etc... Le projet est colossal, mais il est superbe afin de moderniser d'abord le côté recettes, avec une hausse substantielle du produit des impôts personnel du fait uniquement de l'élargissement de l'assiette, sans changer des taux déjà confiscatoires pour les activité, sans abolir le bouclier fiscal qui est bien entendu une nécessité; mais ce serait aussi une modernisation du côté des transferts sociaux : l'occasion de faire disparaître le RSA (outil imaginé pour tenter de corriger les aberrations entre revenus d'activité et revenus de transfert), occasion de renforcer les aides familiales (désormais fiscalisées), occasion de créer une aide dépendance (fiscalisable) pour les vieillards, les handicapés.
L'impôt doit rester dans son unique objectif de créer des ressources pour différentes collectivités, bien entendu en fonction des capacités contributives de chacun. Il ne doit jamais être une forme d'incitation à des comportements; la notion en particulier d'un impôt écologique sera une source de complications ultérieures. Pour deux raisons : d'abord parce que personne ne croit aux politiques fiscales d'incitation sur la durée étant donné la non fiabilité des doctrines de l'état; ensuite parce que ce sera l'occasion de la création de nouvelles niches dont certains abuseront et dont d'autres seront les victimes.
Bravo à Hollande d'aborder ces sujets. Je ne suis pas d'accord avec ses propositions, mais au moins il essaie de lancer un vrai sujet. Nous attendons toujours ce qu'en pense l'UMP : où sont les propositions de réforme fiscale sur les revenus ? Comment gérer le futur des dépenses de l'état (à réduire drastiquement et vite) et le futur des recettes (à augmenter et vite).